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On le savait déjà. Il ne fait pas bon être homosexuel ou lesbienne sous nos cieux, surtout ces derniers temps au Sénégal. On se souvient que neuf d’entre eux avaient écopé de huit ans de prison ferme en janvier dernier pour « actes impudiques et contre nature et association de malfaiteurs » avant d’être libérés le mois dernier sur ordre de la Cour d’appel de Dakar.
Cette décision ne réussira pourtant pas à leur épargner les foudres de leurs compatriotes, dans un pays essentiellement musulman où l’homosexualité est officiellement interdite et passible de prison.
Ainsi, la semaine dernière à Dakar, en réaction à cette largesse judiciaire, des chefs religieux ont annoncé la création d’un front islamique pour la défense des valeurs éthiques, appelant même, pour certains, à « les éliminer de la vie ». Tour à tour confrontés aux foudres de la Justice et de leur opinion publique, les parias sénégalais n’ont plus d’autre choix que de s’exiler ou de se fondre dans la clandestinité la plus totale. |
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Mais cela sera-t-il suffisant, vu la force croissante du sentiment homophobe au pays de la Terranga ? Ainsi, pas plus tard que le week-end dernier, dans la ville de Thiès, le cadavre d’un homme a été exhumé peu après son enterrement dans un cimetière musulman.
Inhumé une seconde fois, le corps a encore été déterré puis trainé dans la nuit jusque devant le domicile de ses parents, qui ont fini par l’enterrer ailleurs. Tout cela, parce que, de son vivant, le défunt était qualifié d’homosexuel. De ce fait, pour certains de ses voisins, son corps, à leurs yeux corrompu par des pratiques contre nature, ne pouvait pas reposer dans le cimetière musulman du quartier.
Ils se sont donc attribué le droit, au nom des bonnes mœurs, de profaner, à deux reprises, la sépulture du défunt. L’actualité l’a bien prouvé ces dernières semaines, il ne fait pas bon être homosexuels au Sénégal. Mais de là à les pourchasser jusque dans leur dernière demeure, sans craindre de commettre un grave outrage envers des familles déjà bien éprouvées, il y a un pas que la vindicte populaire a franchi le week-end dernier. Tout pécheur qu’il ait pu être de son vivant, l’homosexuel a droit, lui aussi, à une sépulture et au repos de l’âme...en attendant le jugement dernier.
Par H. Marie Ouédraogo
L’Observateur Paalga
www.lefaso.net |

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