
Rigoberte Mbah Atangana, joueuse de football sans-papiers d'origine camerounaise, avait été recrutée à l'été 2008 par le club féminin de première division de football d'Hénin-Beaumon dans le Pas-de-Calais. Sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière, elle pourrait être très prochainement expulsée du territoire français.
La jeune femme de 27 ans avait été arrêtée jeudi dernier. Elle comparaissait hier matin devant le tribunal de grande instance de Lille, qui tout d'abord décidé de son maintien en détention, avant que la cour d'appel ne décide de sa remise en liberté, suite au recours de son avocate Emmanuelle Lequien.
L’avocate de la joueuse ne compte pas s'arrêter là, puisse qu'elle a décidé de porter plainte pour ["i travail dissimulé]". Selon cette dernière, elle, sa cliente n’aurait jamais bénéficié d’un contrat de travail, depuis son arrivée dans le club.
L’avocate énonce aussi d’autres griefs contre le club d'Hénin-Beaumon, dont le fait que le joueuse aurait été ballotée de "logements en logements, dans un hôtel, puis chez un supporter, avant d'être prise en charge par un comité de soutien qui lui a trouvé un appartement sur Lille" et qui était d'ailleurs présent à sa comparution hier.
Rigoberte Mbah, aurait touché 50 euros par semaine, une situation que son avocate estime être de "l'exploitation et l'esclavagisme moderne résultant d'une chaîne de mépris et de négligences."
Des accusations mensongères selon le président du football club d'Hénin-Beaumont, Bernard Dumortier, qui s’est défendu que son club, n’avait pas vocation à fournir un contrat de travail, étant un club amateur.
Selon lui, les démarches nécessaires pour la régularisation de la situation de la joueuse ont été entreprises en 2009, mais la demande a été refusée par la préfecture. Mais pour l’avocate de la joueuse : "Le club d'Hénin-Beaumont avait tout intérêt à maintenir Rigoberte dans un état d'isolement et de dépendance, pour qu'elle n'aille pas jouer ailleurs".
A sa sortie hier du tribunal, libre, la joueuse a affirmé que la détention pour un athlète de haut niveau est difficile, mais que le plus dur restait à venir. Et pour cause tout va se jouer du côté du tribunal administratif de Lille qui va décider jeudi prochain, du maintien ou de l'annulation de l'arrêté de reconduite à la frontière de la jeune femme.
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