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Dessins de l'évolution des lanceurs Ariane
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Jeudi dernier, le vol 185 Ariane a mit sur orbite le satellite Superbird-7, pour le compte de l’entreprise japonaise Space Communications Corporation et le satellite AMC-21 pour celui de SES Americom. Il s’agissait de satellites dédiés à la télévision par câble et aux liaisons de télévision directe, selon le communiqué d’Arianespace qui a rempli son cahier de charges.
Quelques jours avant, le quotidien Le Monde publiait dans ses colonnes une lettre ouverte de Frédéric D’Allest, ancien directeur d’Arianespace. N’hésitant pas à titrer « la fusée Ariane menacée de disparition », le membre d’honneur de l’organe spatial fait le point sur les besoins énormes que représente l’envoi de satellites, de plus en plus performant, depuis la base spatiale de Kourou, en Guyane.
Selon Fréderic D’Allest : « pour la première fois depuis le premier lancement d'Ariane 1, en décembre 1979, le lanceur se trouve en limite de performances sans qu'une version plus puissante soit en cours de développement permettant de prendre la relève à temps. Dans le monde technologique et concurrentiel d'aujourd'hui, on ne peut espérer se reposer sur l'acquis des développements antérieurs. Pour survivre et se développer, il faut constamment innover et développer. Pour la première fois, Ariane est clairement en grave danger de déclin par manque d'anticipation et de volontarisme. La situation a été jugée si grave que, dans une démarche tout à fait exceptionnelle, dix anciens dirigeants et hauts responsables européens de l'ESA, du CNES, d'Arianespace et de l'industrie ont adressé collectivement au mois de janvier dernier une lettre ouverte au président du conseil ainsi qu'au directeur général de l'ESA pour les alerter. »
Pour simplifier l’origine de la problématique, il faut savoir qu’actuellement le lanceur Ariane ne dispose que d’une capacité de 9 tonnes. En moyenne, toutes les cinq années, le lanceur est modernisé de manière à s’adapter à la demande et aux évolutions technologiques.
Dans sa lettre ouverte, l’ancien directeur d’Arianespace explique que si la performance du lanceur évolue, c’est-à-dire qu’elle passe d’une capacité de transport de 9 à 12 tonnes, en « remplaçant l’étage d’injection ECA actuellement équipé du moteur HM7, dont la technologie cryotechnique remonte à plus de quarante années, pour un nouvel étage plus puissant ECB équipé du moteur cryotechnique de nouvelle génération Vinci » pourrait permettre au lanceur de perdurer dans le temps.
Cette idée, qui a bien évidemment son prix, n’est pas partagée par l’actuel directeur d’Arianespace, Jean-Yves Le Galle. Il explique sur le plateau du journal télévisé local (RFO Guyane)qu' « il faut continuer à faire de la recherche mais on ne peut pas continuer à développer pour le plaisir tous les cinq ans un nouveau lanceur. Nous avons un lanceur. Il faut le "fiabiliser", continuer à le faire marcher. C’est ce que nous faisons et il faut continuer dans cette voie ».
Jean-Yves Le Galle a aussi s’est vu rassurant quant à la durée de vie du lanceur en disant qu’il « n’est pas obsolète » que le carnet de commande assurerait une visibilité sur trois ans et que Arianespace détient la première place en matière de signatures des contrats, derrière les lanceurs russes, japonais ou américain.
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