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Producteur de pétrole depuis 2003, le Tchad devrait toucher entre 2 et 6 milliards de dollars pour les vingt-cinq prochaines années grâce au pétrole.
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AFP |
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Si les bons comptes font les bons amis, c’est que la réciproque est vraie. Le gouvernement tchadien l’a appris à ces dépens. Producteur de pétrole depuis 2003, le Tchad devrait toucher entre 2 et 6 milliards de dollars pour les vingt-cinq prochaines années grâce au pétrole. Mais Ndjaména a dû rembourser, le 5 septembre dernier, les 66 millions de dollars qu'elle devait encore à la Banque Mondiale dans ce projet.
Et pour cause, l'institution financière a annoncé mardi avoir mis fin à son accord d'aide au développement des infrastructures pétrolières du Tchad. Elle quitte le projet pétrolier de DOBA, cautionné et financé depuis de sa création. Cet accord signé en 2001, porte sur le financement d'un oléoduc reliant le Tchad au Cameroun. Il stipulait que l'État tchadien devait allouer une partie de ses recettes pétrolières à des programmes de réduction de la pauvreté. Ce texte prévoyait que le Tchad consacre 70% de ses dépenses budgétaires à des programmes prioritaires de réduction de la pauvreté.
Pendant plusieurs années, le Tchad n'a pas respecté cette clause, selon le communiqué de la Banque mondiale, et un nouvel accord avait dû être signé en 2006 pour clarifier les choses. "Malheureusement", ajoute le texte, ces arrangements n'ont pas fonctionné et la "Banque en a conclu qu'elle ne pouvait plus continuer à soutenir ce projet dans ces circonstances". L’institution indique avoir discuté de cette question en août avec les autorités tchadiennes et que "le gouvernement tchadien a accepté de [lui] rembourser en avance" les fonds relatifs au financement du pipeline, ce qui "met fin à la participation de la Banque" dans ce projet. Le nœud gordien dans cette affaire tient au fait que le gouvernement tchadien, aux prises avec plusieurs rébellions armées, entend consacrer une part de ses revenus pétroliers aux dépenses d'armement.
Pour la Banque Mondiale, donc, la décision est sans appel: l'accumulation du non respect par le Tchad des clauses de cet accord pétrolier de Doba était devenue intolérable, celui-ci ne respectant pas selon elle ses engagements en matière de réduction de la pauvreté.
« C'est notre crédibilité que nous sommes en train de jouer », affirme-t-on au siège de la Banque à Washington.
L'institution de Bretton Woods ne parle pas officiellement de rupture, mais affirme qu'il s'agit d'une refonte complète de ses relations avec Ndjamena. Le Tchad produit entre 150.000 à 160.000 barils par jour et possède des réserves évaluées à 1,5 milliard de barils de brut. |