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Le Nigeria
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redcross.org |
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« L’Axe du mal », on se rappelle, avait été défini par l’ex-Président américain George Bush fils. Il y classait volontiers, pêle-mêle, tous ceux qu’il considérait comme des ennemis jurés de la superpuissance américaine. Aujourd’hui, d’une manière ou d’une autre, la thèse selon laquelle Al Qaïda recrute en Afrique, particulièrement au Nigeria, se trouve plus ou moins confirmée. Le Yemen d’où est parti le jeune délinquant, semble bien s’identifier comme foyer ardent de l’intégrisme religieux. L’Afrique de l’Ouest, pour la première fois, se trouve interpellée face à la poussée de l’intégrisme religieux autant que du terrorisme.
Presque partout en effet, les sectes et les organisations religieuses foisonnent. Toutes tendances confondues, elles échappent à la vigilance. Il s’en trouve pourtant, dont les conduites laissent parfois à désirer. Telle une métastase, l’intégrisme religieux avance et menace sérieusement l’avenir de la démocratie républicaine et laïque sur le continent. A cet égard, la radicalisation des mouvements islamistes en particulier, mérite d’être suivie. Bien évidemment, sans pour autant verser dans une chasse aux sorcières dont les conséquences pourraient être irréparables.
De plus en plus, dans les pays d’Afrique de l’Ouest, les courants religieux naissent et poussent comme des champignons. Au nom de la liberté de pensée et de croyance, au nom de la laïcité de l’Etat, l’on se garde bien de heurter les consciences. Or, l’Etat lui-même tend à devenir la proie d’organisations mafieuses qui se regardent pour l’instant en chiens de faïence. Mais qu’en sera-t-il demain, lorsque les uns seront convaincus que les autres compromettent leurs intérêts ? On l’a vu en Somalie où les Occidentaux tentent depuis bientôt vingt ans d’ignorer les choix des peuples pour imposer leur diktat. On le constate également au Nigeria où l’autorité politique éprouve bien du mal à gérer les passions religieuses. |
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Jusque-là, l’Afrique de l’Ouest nous avait habitués à ses émeutes religieuses vite circonscrites, du genre de celles survenant le plus souvent au Nigeria. L’on se croyait à l’abri du terrorisme tel que vécu en Occident. Ces derniers temps il est vrai, l’on avait commencé à s’inquiéter au Sahel. Cela, en raison des prises d’otages, des rapts organisés par des trafiquants à la petite semaine et des rébellions armées de la bande saharienne. Ces mouvements avaient pris certaines proportions et maintes fois, Al Qaida a été indexé comme étant leur instigateur. Parfois même sans aucune preuve. Toutefois, personne n’aurait osé parier qu’un événement du genre de celui du week-end dernier se serait produit un jour en impliquant l’Afrique de l’Ouest.
Nul n’aurait imaginé qu’un jeune ouest-africain se serait conduit comme le jeune nigérian présumé terroriste. Le parcours de ce délinquant apparemment sans histoire, s’est donc subitement transformé en un itinéraire savamment bien organisé. Aurait-t-il été piégé, drogué et aiguillonné ? Par qui ? Se serait-il de lui-même forgé un destin messianique ? Avait-il besoin de fantasmer, à travers une publicité mondiale ? Selon toute vraisemblance, il semble avoir été parfaitement conditionné. Un processus d’endoctrinement qui happe jusqu’aux « fils à papa », démontrant ainsi que le danger peut bien venir de là où l’on s’attend le moins.
Etant donné son appartenance à une classe sociale aisée, des questions se posent : s’ennuyait-il autant dans la vie bourgeoise qu’il menait ? Aurait-il souffert d’un manque d’encadrement ? Serait-il victime d’une crise d’adolescence mal gérée ? Se serait-il lancé un défi afin d’entrer dans l’histoire ou aurait-il fait à ses amis le pari de réaliser un tel exploit ? En tout cas, l’acte posé par le jeune terroriste repose avec encore plus d’acuité le problème de la sécurité dans les aéroports. La preuve est faite que le problème ne peut se résoudre à cent pour cent, les faits s’étant déroulés à Amsterdam, considéré comme l’un des aéroports les plus sûrs au monde en la matière. Il est vrai que l’intéressé a pu être appréhendé à temps. Mais il avait déjà pu échapper aux barrières jugées parmi les plus performantes. |
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Umaru Abdulmutallab, ancien président de la First Bank et ancien ministre, père d' Umar Farouk
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Finalement, Bush fils a vraiment fait des dégâts en provoquant et en cherchant à irriter le monde musulman durant ses deux mandats successifs à la tête des Etats-Unis. Au président Obama de gérer sa succession avec plus de tact et de détermination. Car, il résulte de la gestion de Bush fils que nul n’est désormais à l’abri du terrorisme. N’importe qui est susceptible de faire n’importe quoi et n’importe où dans ce monde plein d’injustices et de frustrations.
Au nom de la paix, les richesses stratégiques, les richesses minières qui guident les pas des Occidentaux, devraient céder le pas au dialogue des cultures qui demeure une nécessité. Des arrangements devraient être alors trouvés très rapidement avec le monde arabo-musulman en particulier. Dans le sens de plus d’ouverture, de dialogue et de compréhension. La résolution de la sempiternelle question palestinienne demeure à cet égard un préalable incontournable. Tant que la crise israélo-palestinienne restera non solutionnée, tant qu’on imposera aux Africains des formules démocratiques viciées, le terrorisme perdurera.
L’Afrique de l’Ouest, par le canal du Nigeria, se trouve ainsi mêlée à une situation dont chacun aurait voulu bien se passer. L’image atteinte, la réputation écornée, le Nigeria se trouve plus que jamais en mauvaise posture. Le contexte international étant déjà fort défavorable aux Africains, notamment en matière d’immigration (obtention de visas et autres permis de séjour en Occident), ses premiers responsables devront prendre des initiatives urgentes pour limiter les dégâts. Parallèlement, ils devront adopter des mesures pour éviter de compromettre les prétentions nigérianes au leadership en Afrique de l’Ouest et sur le continent. C’est dire combien l’absence du président Yar’Adua, présentement sous traitement médical en Arabie Saoudite, va peser dans les jours prochains sur la gestion des institutions. Un vide existe réellement qui provoque une situation de crise dont l’opposition cherche à profiter à tout prix.
"Le Pays"
www.lefaso.net |

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