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Kofi Yamgnane ne prendra pas part à la présidentielle de février prochain au Togo. Ainsi en a décidé la cour constitutionnelle togolaise lors d'une décision rendue ce mardi (2/02/10). A noter qu'il n'est pas possible de faire appel de la décision de la cour constitutionnelle qui est donc définitive.
A noter également que l'ancien secrétaire d'Etat à l'intégration de François Mitterrand est le seul candidat dont le dossier de candidature a été invalidé puisque les sept autres candidats, parmi lesquels Faure Gnassingbé, le président sortant, pourront prendre part à l'élection. Pour justifier l'invalidation de la candidature de Kofi Yamgnane, la cour constitutionnelle invoque "plusieurs irrégularités qui se rapportent aux certificats de naissance et de nationalité, à la résidence effective pendant au moins douze mois au Togo et aux électeurs appuyant sa candidature".
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Aujourd’hui, une fois de plus, le Pouvoir totalitaire en place au Togo fait la démonstration qu’il est prêt à tous les simulacres, toutes les manipulations, toutes les intimidations pour s’accrocher au Pouvoir |
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Kofi Yamgnane |
Concernant l'acte de naissance, la cour constitutionnelle togolaise souligne que Kofi Yamgnane a déclaré à l'administration togolaise une date de naissance (11 octobre 1945) qui ne correspond à celle figurant sur l'acte de naissance qui lui a été délivré en 1970 (31 décembre 1945). |
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Elle évoque également "l'authenticité douteuse" du certificat de nationalité togolaise de Kofi Yamgnane, au motif que celui ci en possèderait deux, un datant du 6 mars 2006, et un second datant d'avril 2009. Le duplicata du second certificat "ne faisant pas référence au certificat obtenu mars 2006 et dont on ne retrouve pas la trace au service des archives,", la cour estime "douteuse l'authenticité de toutes ces pièces".
Enfin, la cour constitutionnelle togolaise estime que des propos contradictoires concernant la résidence de Kofi Yamgnane, qui en tant que candidat devait résider au Togo dans les douze mois précédant la présidentielle : (...) "se fondant sur la contradiction entre l’attestation de domiciliation qui mentionne que l’intéressé réside au Togo depuis le 18 octobre 2008 et ses déclarations aux services de l’immigration selon lesquelles il a eu pour "pays de résidence" la France jusqu’au 04 juin 2009, relève qu’il ressort des mêmes déclarations que c’est seulement à partir du 16 juin 2009 qu’a commencé sa résidence effective au Togo ;" |

Réagissant à l'invalidation de sa candidature mardi soir lors d'une conférence de presse à Lomé, Kofi Yamgnane a dénoncé une décision "politique et non pas juridique". Il est également revenu sur les points évoqués (voir communiqué ci-dessous). Au sujet de sa date de naissance, Kofi Yamgnane souligne qu'il est né à une époque où l'état-civil n'existait pas au Togo et qu'il possède un acte de naissance indiquant simplement qu'il est né en 1945. C'est lorsqu'il a obtenu une bourse française que la date de naissance du 11 octobre 1945 lui a été attribuée d'office, la France n'admettant pas une date de naissance se limitant à la seule année, sans mention du jour et du mois de naissance.
Toujours d'après Kofi Yamgnane, tout cela n'avait jamais posé problème jusqu'en 2008 quand il a voulu renouveler son passport et qu'il a apprit que l'administration togolaise avait décidé sans le prévenir que sa date de naissance serait désormais le 31 décembre 1945.
Au sujet de sa résidence à Lomé, Kofi Yamgnane déclare être arrivé au Togo le 14 octobre 2008 et loué sa résidence actuelle le 18. En 2009, il a effectué quatre voyages d'une durée de moins de deux semaines chacun, et a indiqué lors de deux de ces voyages "résider en France" : "Chacun sait que j’ai deux nationalités, qui ne sont plus incompatibles avec le fait de briguer la magistrature suprême et que j’ai en effet gardé une résidence en France. Je ne pense pas être le seul candidat à avoir une telle résidence à l’étranger (...) |
Conférence de presse de Kofi Yamgnane le 2/02/10 à Lomé |

Mes chers compatriotes,
Aujourd’hui, une fois de plus, le Pouvoir totalitaire en place au Togo fait la démonstration qu’il est prêt à tous les simulacres, toutes les manipulations, toutes les intimidations pour s’accrocher au Pouvoir ; et ce aux dépens de la démocratie, aux dépens du peuple togolais qui souffre et qui à soif de changement.
La Cour Constitutionnelle tout comme la CENI, ont prouvé qu’elles ne sont en réalité en rien indépendantes du pouvoir politique, puisqu’elles lui obéissent au doigt et à l’œil.
Je sais mon dossier inattaquable, et les arguments qui me sont opposés aujourd’hui pour rejeter ma candidature sont totalement fallacieux.
Je vais vous exposer brièvement les deux points sur lesquels a porté leur argumentation :
Le premier porte sur ma date de naissance que le pouvoir RPT m’accuse d’avoir falsifié.
Comme la plupart des gens de mon âge, né à une époque où l’état civil Togolais n’existait pas, je possède un acte de naissance indiquant que je suis né en 1945. Cela n’a gêné personne au Togo jusqu’en 1964 année où j’ai obtenu mon baccalauréat.
Lorsqu’il s’est agit d’obtenir une bourse du fond d’aide et de coopération français, la date du 11 octobre 1945 m’a été attribuée arbitrairement, l’administration française n’admettant pas une date de naissance incomplète.
J’ai vécu sans problème jusqu’en 2008 lorsque j’ai voulu renouveler mon passeport. Entre temps, l’administration togolaise avait, de son coté décidé sans m’en informer que ma date de naissance sera désormais le 31 décembre 1945.
Tous les Togolais connaissent dans leur entourage au moins une personne qui est dans mon cas. Est-ce à dire que toute cette frange de la population doit être exclue du suffrage universel. C'est-à-dire peuvent être électeur mais non-éligible ? |

Le deuxième point concerne ma résidence au Togo dont le pouvoir RPT conteste la durée de 12 mois nécessaire avant la tenue du scrutin :
Voici les faits :
Je suis arrivé à Lomé le 14 octobre 2008 et loué ma résidence actuelle le 18 octobre 2008. L’acte notarié du bail locatif a été transmis à la Cour Constitutionnelle.
En 2009, j’ai effectué 4 voyages à l’étranger, chacun d’une durée inférieure à 2 semaines. Sur 2 formulaires d’embarquement, j’ai indiqué résider en France. Chacun sait que j’ai deux nationalités, qui ne sont plus incompatibles avec le fait de briguer la magistrature suprême et que j’ai en effet gardé une résidence en France.
Je ne pense pas être le seul candidat à avoir une telle résidence à l’étranger.
De plus, les accords de « OUAGA » du 7 août 2009 s’accordent pour dire : « que la résidence s’entend comme l’obligation de présence politique et physique visible permanente ou intermittente des potentiels candidats pendant ladite période. »
Quoiqu’il en soit, une fiche d’embarquement ne peut avoir plus de valeur probante que le certificat de résidence qui m’a été régulièrement délivré par la Mairie de Lomé, après enquête de police sur la réalité de cette résidence pour laquelle j’ai régulièrement payé la taxe d’habitation et ce dès le 9 février 2009.
Au vu de tous ces éléments, il est clair que le RPT a cru ainsi trouver le moyen d’écarter le candidat le plus gênant pour lui, c'est-à-dire celui capable d’être élu, et réellement capable de prendre le pouvoir.
Je souhaite dès lors, m’adresser au peuple Togolais, et leur dire que cela n’a que trop duré.
La flamme du changement au Togo frémi dans tous les cœurs, il ne faut pas la laisser s’éteindre.
Il ne faut plus avoir peur.
Partout les peuples à genoux, se sont relevés pour leur libération, il en sera de même pour le peuple Togolais : le Combat doit continuer.
Si je suis revenu au Togo il y a plus d’un an, ce n’est pas pour moi, ce n’est pas par soif de pouvoir.
C’est pour une chose, et cette chose seule : libérer le Togo de la dictature, de la corruption, de la peur. |

Le Peuple ne peut accepter ce qui est en train de se passer sous ses yeux. Le Togo doit renaitre, et cela ne peut se faire sans lui.
Nous en avons assez des vies brisées par le pouvoir, assez des votes manipulés, assez des mensonges, assez d’intimidations.
Tous ensembles, comme un seul homme, nous devons montrer au pouvoir oppresseur et à la communauté internationale que le peuple togolais n’acceptera plus d’être meurtri dans sa chair.
Je souhaite aussi m’adresser à la communauté internationale.
Elle ne doit pas fermer les yeux sur ce qui est en train de se jouer ici.
Il en va de la liberté d’un peuple, du droit au respect de son vote, de sa dignité, en un mot de son droit à la démocratie.
Je souhaite enfin rappeler au chef de l’État Togolais, qu’il a lui-même appelé au déroulement pacifique et apaisé de cette élection.
Ce qui ne peut se faire si de telles décisions politiques sont prises.
Car il ne faut pas se méprendre, c’est bien une décision politique qui à été prise afin de m’écarter, et non juridique.
Si la volonté du Président de la république est réellement d’éviter les événements de 2005, il doit prendre en considération le cas qui est le mien et mettre un terme à cette injustice.
Mon dernier mot sera en direction du peuple Togolais que j’exhorte à la résistance.
Soyez courageux, n’ayez plus peur, la libération est proche. Rien ne sera plus comme avant. |

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