
La commission 'Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) mise en place au Togo depuis mai 2009 et investie de la mission de faire la lumière sur les violences politiques survenues dans le pays depuis son indépendance, affirme avoir enregistré à la date du 17 décembre 2010, date de clôture des dossiers, 18 571 plaintes, a annoncé aux médias ce mercredi (22/12/10), son président, Mgr Nicodème Barrigah-Benissan.
Selon la CVJR, une bonne partie des témoignages recueillis porte sur la répression des populations pendant la période de l’indépendance, les violences autour de la période de démocratisation du Togo, l’affaire de la lagune de Lomé (ndlr, En avril 1991, des dizaines de corps ont été retrouvés dans la lagune de Bè à Lomé, après la répression d’une manifestation de jeunes par des militaires), les affrontements et exactions subies par les populations après l’élection présidentielle de 2005, les déplacements de populations, en particulier celles du Nord déplacées du Sud du pays, les problèmes de la faune.
D’après des chiffres fournis à la presse mercredi par la CVJR, au nombre des dépositions, 80% proviennent des victimes, 19% ont été signés par des témoins, tandis que 1% seulement relève des auteurs de ces exactions. Par ailleurs, en complément des dossiers déjà reçus, la CVJR a décidé de s’adresser directement à une centaine d’acteurs de l'histoire nationale, en qualité de Grands témoins, pour solliciter leur version des événements majeurs qu’à traversés le pays et éclairer les travaux de la Commission. |

"Après ces étapes, la CVJR procédera à la constitution d’une base de données dont la gestion automatiséesera mise sous protocole sécurisée et qui permettra, non seulement de centraliser toutes les données, mais aussi d’avoir de nombreuses perspectives dans l’analyse des données".
Créée le 25 mai 2009, la CVJR a eu pour mandat d’enquêter sur les violences politiques qui ont émaillé la vie socio politique du Togo de 1958 à 2005 et de "proposer des mesures susceptibles de favoriser le pardon et la réconciliation nationale".
Sa création a été motivée par les violences politiques de 2005, qui avait fait au moins 500 morts et des milliers de blessés selon une enquête de l’ONU, à la suite des élections présidentielles qui abouti à l'élection du fils du président Eyadéma Gnassingbé, Faure Gnassingbé, pour succéder à son père décédé quelques mois auparavant... |