Retrouvez Grioo.com sur votre mobile: http://m.grioo.com
Grioo.com   Grioo Pour Elle       Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   Vendredi 19 Avril 2024 RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  Forum     Qui sommes-nous ?     

  News
News pays
Afrique
Caraïbes
Monde
Société
Sports
Santé
Insolite
Bloc Notes
  Economie
Management
  Culture
Histoire
Médias & Société
Musique
  Hommes illustres
Success stories
Interviews
Parcours
Initiatives
  Célébrités
Quizzs
Galeries Photos
Bons Plans
Musique
  Opinions
Conseils B2B
Forum


Pour recevoir notre lettre d'information, veuillez saisir votre email



AccueilRubriquesOpinionsArticle
Tunisie : quelle Europe ''des valeurs'' ?
11/02/2011
 

L’attitude de la communauté internationale, notamment de l’Union Européenne (UE), suite à la révolution tunisienne – et maintenant égyptienne – a été décevante à plusieurs égards pour la rue arabe. Particulièrement lorsque l’on sait comment les responsables de l’UE critiquaient avec véhémence l’immobilisme démocratique dans les pays arabes. Sophie Quintin-Adali, analyste pour www.unmondelibre.org, dénonce cette attitude et développe les aspects de l’hypocrisie des européens préoccupés plus par une stabilité politique garantissant leurs intérêts au détriment des valeurs de la démocratie
 
Par Sophie Quintin-Adali
Imprimer
Envoyer à un ami
Réagir
 Publicité 
 

La posture morale de l'Union européenne dans son voisinage méditerranéen prend un sérieux coup. Le renversement par un soulèvement populaire d'un président corrompu et autoritaire soutenu pendant des années par les dirigeants européens a permis de mettre à jour l’Europe "éthique". L'Europe « des valeurs » est nue...

Pour ceux qui croient en la liberté et la démocratie, la révolution tunisienne a été une nouvelle réconfortante. Comment a-t-elle été reçue à Bruxelles ? Personne ne peut le dire. Tout à coup, le régime de Ben Ali, l '"exemple pour la région", le "partenaire important et fiable de l'Europe" - pour citer Stephan Füle, le commissaire tchèque de l'élargissement et la politique de voisinage – était remis en question.


 Publicité 
 
Le lamentable bilan de la « conditionnalité »
 
© reuters  

Le bloc doit faire face au fait que jusqu'à la révolution, ses politiques en Tunisie n’avaient que peu été la « force du bien » (force for good) comme aiment tant à le claironner les bureaucrates. Au contraire, comme les militants tunisiens des droits de l’homme l’ont souvent dit, elles avaient, au mieux, contribué à maintenir le statu quo. La décision de Bruxelles l'année dernière de poursuivre des discussions sur le « statut avancé » ont même encouragé le régime à réprimer davantage la dissidence.

Les contacts directs entre les ONG locales et les institutions européennes ont été interdits. L’attitude de « business as usual » des dirigeants européens à l’égard de l'homme que la plupart des Tunisiens appelaient un « dictateur » a mis au jour l’hypocrisie de la rhétorique des droits de l'homme de l'UE et de sa sacro-sainte « conditionnalité ».

L'aide au développement et les accords commerciaux dépendent théoriquement de la réalisation de « conditions politiques et économiques ». Mais à quoi bon? Des études ont montré que la conditionnalité n'avait aucune pertinence dans le cas de pays à forte tradition démocratique ou d’Etats autocratiques. Que ce soit en Tunisie ou en Egypte - ou d'ailleurs en Europe, la plupart des politiciens ont manifesté un intérêt de pure forme en la matière.

Une UE et une France anti-libérales
Manifestation anti gouvernementale au Caire  
Manifestation anti gouvernementale au Caire
© getty
 

Si la réponse de l’UE "Lisbonne-isée" a été faible – une vague promesse de soutien pour des élections, le silence initial de Paris a été assourdissant. Durant plusieurs jours après le soulèvement populaire, l'exécutif français est resté muet, et ce de manière embarrassante. A l'Assemblée nationale, la ministre des Affaires étrangères Michelle Alliot-Marie a été invitée à rendre compte de l'incohérence de la politique étrangère du gouvernement en Afrique. Comment notre pays pouvait-il demander le respect de la démocratie en Côte-d'Ivoire tout en soutenant la dictature du président Ben Ali ? En effet, là est la question ! Et aussi la réponse au pourquoi du manque de cohérence de l'UE.

Quand il s'agit de relations UE-Afrique, la politique étrangère commune est le plus souvent « pilotée » par les anciennes puissances coloniales dans les « huis clos » bruxellois. Des administrations puissantes avec des contacts privilégiés avec les politiciens locaux assurent la continuité de leur rôle prédominant dans l'élaboration des politiques communes. Avec l'élargissement à 27 États membres, les mécanismes de prise de décision sont devenus trop complexes.

Le fameux principe du "plus petit dénominateur commun" qui caractérise la prise de décision au niveau européen continue de rapetisser...Sur des sujets sensibles, la tension monte rapidement. Dans le cas de la Tunisie, les câbles diplomatiques des États-Unis dévoilés par Wikileaks ont révélé la profonde division entre les Etats membres. Alors que l'Allemagne et le Royaume-Uni étaient en faveur d'une approche plus ferme, d'autres pays clés - la France - se sont montré réticents à critiquer le régime. Finalement, il n’y a eu aucune pression.


L’apaisement ne favorise pas la stabilité
 
 

Depuis le 11 septembre, le maintien de la stabilité politique dans la région a été le mot d’ordre de la politique de sécurité de l'Europe, quel que soit le coût pour la démocratisation. À la lumière des événements dramatiques récents, il est clair que sa politique de dialogue constructif - "soft" - avec des "autocrates modèles" a échoué. Il est urgent pour l’Union de repenser ses relations avec ses voisins du sud.

Pour la France ce ne sera pas chose facile. La racine du problème est profonde. Derrière le discours "de rigueur" sur la liberté et la fraternité, la classe politique française est restée très méfiante envers les libertés individuelles et profondément anti-libérale. La "Françafrique", un système mafieux de coopération économique et politique fondé sur des monopoles d'État, le dirigisme économique et l'étatisme, s'est nourrie de cette réalité. La promesse faite par Nicolas Sarkozy que notre pays serait du côté des peuples de l'Afrique n'a pas encore été remplie. En Septembre dernier, l'ambassadeur français au Sénégal a démissionné en signe de protestation.

L'Europe et la Tunisie sont liées par l'histoire et la géographie et ont besoin l’une de l’autre. Mais aujourd’hui, les Tunisiens peuvent se passer du brassage d'air "eurocrate" habituel telle que la déclaration du chef de la politique étrangère, Lady Ashton, affirmant la « solidarité de l'UE avec le peuple tunisien »...


Pourquoi ne pas l’avoir donné lorsque les tunisiens avaient réellement besoin de cette solidarité ? Malheureusement, avec une Union protectionniste aux prises avec un déficit démocratique, une politique étrangère désunie, des guerres intestines « institutionnelles », la récession économique et une dette problématique, un changement de politique crédible est probablement illusoire.

Les Tunisiens ont maintenant la possibilité de s’approprier les réformes politiques et économiques de leur pays. Des temps difficiles les attendent, mais ils s’engagent sur la route cahoteuse de la démocratisation avec la tête haute. Nous, les peuples libres de l'Europe, pouvons être reconnaissants pour cette leçon de courage et de dignité.

Sophie Quintin Adali LLM, Analyste pour www.unmondelibre.org www.unmondelibre.org

Publié en collaboration avec www.unmondelibre.org





       
Mots-clés
afrique   ben ali   crise en tunisie   egypte   tunis   tunisie   union européenne   
 
 Donnez votre opinion ou lisez les 4 réaction(s) déjà écrites
 Version imprimable de l'article
 Envoyer l'article par mail à une connaissance


Partager sur: Partager sur Facebook Facebook   Partager sur Google Google   Partager sur Yahoo Yahoo   Partager sur Digg Digg   Partager sur Delicious Delicious  
 
 
Les dernières photos publiées sur Grioo Village
 
Les derniers articles Grioo Pour Elle

 Grioo Pour Elle, le site des femmes noires et métissées
 
Les derniers billets sur nos blogs
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
 
 
 
 
Top
 
 
 
 
 Exposition : Senghor et les arts : du 7 février 2023 au 19 novembre 2023
 Mbappe joueur le mieux payé de ligue 1 : 6 millions d'euros par mois
 Mbappe nouveau capitaine :entrée en matière réussie ?
 Gala 2016 : le club efficience annonce la création d'un fonds de la diaspora
 Les cosmétiques Soleza désormais disponibles au Cameroun
 Can 2017 : le tirage au sort a eu lieu
 Terroriste où es-tu ? : Partout et nulle part !
 Nigeria : Stephen Keshi s'en est allé
 Mohammed Ali, ''the greatest'' s'en est allé
 Décès de Papa Wemba : les hommages se multiplient
 
Afrique      Afrique Du Sud      Barack Obama      Benin      Bons Plans      Burkina-faso      Cameroun      Caraïbes      Célébrités      Congo Brazzaville      Cote D'ivoire      Diaspora Africaine      Diversité      France      Gabon      Ghana      Haïti      Livre      Mali      Nigeria      Racisme      Rdc      Senegal      Tchad      Togo     
 
 



   
 
Le site des femmes noires et métissées | Grioo Village | English version