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C’est presque le bout du tunnel en Guinée. Malgré les heurts et l’état d’urgence, la Guinée semble se mettre résolument sur les rails de la démocratisation. Le peuple guinéen, jadis mené à la baguette, vient, après quatre mois de tensions et de rivalités politiques de mauvais aloi, caractérisées par une haine ethnique forcenée, de s’élire in fine un nouveau président.
Le professeur, Alpha Condé, que créditaient 18% des voix au premier tour, contre 43 pour Cellou Dalein Diallo, a été déclaré vainqueur à l’issue du scrutin du second tour du 7 novembre dernier. Sitôt après la publication des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dirigée par le général malien, Siaka Toumani Sangaré, des heurts ont opposé des jeunes militants de Dalein Diallo à des hommes en uniforme, provoquant une véritable psychose dans certains quartiers de Conakry.
A ce jour, les rixes post-électorales qui persistent ont fait au total sept morts et de nombreux blessés parmi les jeunes manifestants de Dalein Diallo, qui estiment que la victoire leur a été volée. On ne sait finalement plus à quel saint se vouer, tant les choses se compliquent, jour après jour, en Guinée. |
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Bien que Cellou Dalein Diallo ait appelé ses militants au calme, il règne toujours un lourd climat délétère en Guinée au point que le président de la transition, le Général Sékou-ba Konaté, a fini par décréter un "état d’urgence", et ce jusqu’à la proclamation des résultats définitifs.
Quelque objectives et fondées que soient les requêtes introduites par Dalein Diallo, elles n’aboutiront plus d’autant que des messages de félicitations, à l’endroit du présumé vainqueur, fusent déjà de partout. Certes, la singularité du contexte guinéen exige une certaine célérité, mais il reste entendu que seule la validation des résultats par la Cour suprême consacrera la victoire de Alpha Condé. En tout état de cause, la bataille de la paix et de la stabilité en Guinée n’est pas encore totalement gagnée.
C’est sans doute, dans un souci d’apaisement que le camp Condé, s’est imposé une attitude modeste en tendant la main à ses adversaires politiques pour la formation d’un gouvernement d’union nationale. On se demande si cet appel à la cohabitation sera entendu dans une Guinée en proie à l’ostracisme ethnique. Généralement, les gouvernements d’union nationale, sous nos tropiques, constituent des terreaux pour les rivalités, dans la mesure où chaque membre du gouvernement s’évertue à rentabiliser ses actions au compte de son propre parti politique. |

En tout cas, pour l’heure, un attelage entre Condé et Diallo, de toute vraisemblance, ressemble à un mariage de la carpe et du lapin. La Guinée n’a pas besoin d’un gouvernement d’union de façade mais d’un véritable gouvernement d’union nationale qui gommera tous les clivages ethniques.
A défaut, Cellou Dalein Diallo gagnerait à se tenir en opposant plutôt que d’accepter une cohabitation qui fera long feu. Toutefois, le professeur Condé intrigue, quand il parle de former "un large gouvernement d’union nationale pour au moins deux mandatures". Aurait-il déjà des velléités de tripatouiller la Constitution si on sait qu’elle ne lui permet qu’un seul mandat, au regard de son âge (72 ans) ? C’est donc le wait and see.
Boundi OUOBA
Le Pays
www.lefaso.net |

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