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L'igname est une tubercule très consommée en Afrique
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Des producteurs et phytotechniciens à travers le monde sont engagés dans un nouvel effort ambitieux visant à ajouter 3.000 échantillons d'ignames aux banques génétiques internationales avec l'objectif de préserver la diversité de cette culture consommée quotidiennement par 60 millions d'individus sur le seul continent africain.
Ce projet a été annoncé jeudi par le Fonds mondial pour la diversité des cultures (Global Crop Diversity Trust), basé en Italie, qui a pour mission d'assurer la préservation et la disponibilité de la diversité des cultures pour la sécurité alimentaire dans la monde. Dans presque tous les pays de la ceinture de l'igname en Afrique, un grand nombre de variétés d'ignames potentiellement importantes ne sont maintenues que dans les champs, où elles risquent d'être dévastées par des parasites ou des maladies, ainsi que par des évènements plus habituels comme les incendies ou les inondations.
Ainsi, un vaste incendie a récemment détruit une collection d'ignames au Togo. Les conflits civils sont également à l'origine des destructions de collections. Les variétés d'ignames collectionnées dans les pays d'Afrique de l'ouest et centrale dans le cadre de ce projet sont envoyées à l'Institut international d'agriculture tropicale (IITA) à Ibadan, au Nigeria, où des échantillons de leurs tissus sont ensuite congelés à des températures ultra basses dans de l'azote liquide.
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Cette technique connue sous le nom de cryoconservation est la technique de stockage à long terme la plus sûre actuellement disponible. La majorité des cultures mondiales peuvent être conservées sur de longues périodes simplement en séchant les graines et en les stockant dans des conditions froides et sèches.
Cependant, un nombre important de cultures, dont l'igname, ne peuvent être stockés aussi facilement et doivent être conservées comme un matériau végétal dans des cultures de tissus. Les agriculteurs de la ceinture de l'igname de l'Afrique de l'ouest, qui comprend le Nigeria, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Bénin et le Togo, produisent plus de 90 pour cent des ignames cultivés dans le monde.
Ce projet comportera néanmoins des variétés d'ignames collectées aux Philippines, au Vietnam, au Costa Rica, dans les Caraïbes et dans plusieurs pays du Pacifique. Il s'agit du premier effort mondial de conservation de variétés et cultivars d'ignames. Le projet est financé avec le soutien de la Fondation des Nations Unies et de la Fondation Bill et Melinda Gates.
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Des tubes d'ignames prêts à être transportés pour être conservés
©
alexandre dansi |
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"Cette opportunité de protéger une incroyable variété d'ignames nous permet de nous assurer que cette diversité propre à l'igname sera conservée et disponible pour les générations futures", a déclaré Alexandre Dansi, un spécialiste de l'igname à l'Université d'Abomey- Calavi au Bénin. Des milliers d'années de culture ont donné naissance à une grande diversité d'ignames dans les champs des agriculteurs, notamment en Afrique de l'ouest. Dans certaines régions d'Afrique (principalement au Bénin et au Nigeria), l'igname est encore domestiquée à partir de tubercules sauvages trouvées en forêt.
Cette culture demeure très populaire auprès des consommateurs et les vendeurs en tirent des prix élevés sur les marchés urbains. Cependant, l'igname fait encore l'objet de recherches insuffisantes malgré son potentiel à sortir les agriculteurs de la pauvreté dans une des régions les plus pauvres du monde. Si l'on veut améliorer le sort des agriculteurs, il est donc impératif d'utiliser ces collections qui sont en train de se construire et d'identifier des caractéristiques importantes telles que la résistance aux maladies ou l'augmentation des rendements.
Ce projet sur l'igname s'inscrit dans le cadre d'un programme plus général concernant les principales cultures mondiales dans lequel le Fonds mondial pour la diversité des cultures aide des partenaires dans 68 pays - dont 38 dans la seule région Afrique, à sauver et régénérer plus de 80.000 espèces de culture en danger et à envoyer des clones aux banques internationales de génomes et au Svalbard Global Seed Vault dans le Cercle Arctique.
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