
Mercredi 4 juin au soir, un face à face tendu a opposé des manifestants, qui protestaient devant le commissariat de Montreuil contre l'interpellation d'un étranger en situation irrégulière, à la police. En effet, un peu plus tôt dans l'après-midi, un rassemblement était prévu devant un foyer de travailleurs étrangers pour dénoncer les « rafles » de sans-papiers opérées par la police de la ville. À cette occasion, une personne en situation irrégulière a été arrêtée.
Une manifestation pour réclamer sa libération s'est alors improvisée devant le commissariat, mais a dégénéré. Vers 19h, la police a chargé une première fois une soixantaines de militants du « collectif anti-rafles », puis a renouvelé ses assaults jusqu'à 23h, le groupe de manifestants se renforçant au fur et à mesure. Les agents de police ont fait usage de flash-ball, et un policier ainsi qu'un manifestant auraient été légèrement blessés. Parmi les plus de 200 manifestants, huit ont été placés en garde à vue.
La maire de Montreuil, Dominique Voynet (Verts) est intervenue en personne, accompagnée d'autres élus. Écharpes tricolores passées, ils ont réclamé la libération des personnes interpellées plusieurs heures durant. Peu après minuit, une centaine de personnes attendaient la sortie, annoncée par Mme Voynet à l'issue d'une entrevue avec le directeur de la Sécurité publique de Seine-Saint-Denis, de six personnes placées en garde à vue pour « délit d'entrave » et « refus de se disperser après sommation ». Pour un individu en situation irrégulière soupçonné d'avoir frappé un policier, et pour un jeune homme qui aurait jeté un projectile, la garde à vue devait se prolonger. Ces incidents ont entraîné des dégradations à proximité du commissariat et de la mairie.
« Depuis plusieurs semaines, la police multiplie les arrestations de sans-papiers », a déploré Mme Voynet. Jeudi sur France Inter, elle a dénoncé « une politique arbitraire, une sorte de loterie » dans ces interpellations. « Pendant que les forces de police sont mobilisées pour aller pêcher au hasard dans la foule des sans-papiers, elles ne sont pas suffisamment présentes dans nos quartiers où on a aussi besoin d'elles », a-t-elle encore fustigé. |