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La fin de la conférence (union pour la Méditerranée) constitue une réussite diplomatique pour le Président français Nicolas Sarkozy. Il a réussi à mettre autour de la table les responsables de pays qui ne se parlaient quasiment plus. Il a entraîné la commission européenne, malgré les réticences de la chancelière Angela Merkel, à devenir partenaire d’un projet commencé à Barcelone et qualifié de Euromed en 1995/1996.
Les conséquences politiques de l’UPM sont réelles :
- permettre au Président syrien Bachar Al Assad de revenir sur la scène internationale,
- permettre à Israël de dialoguer avec les autres partenaires de la région,
- favoriser un partenariat politique d’un type nouveau entre la Syrie et le Liban (ouverture de consulats et d’ambassades de façon réciproque).
Les conséquences économiques :
- permettre la création des autoroutes maritimes pour favoriser les échanges entre la Méditerranée et l’Europe, favoriser la dépollution de la Méditerranée,
- créer des partenariats économiques en faveur du développement durables entre les deux rives,
- créer une université euro-méditerranéenne qui favorise la formation et le transfert des talents et des compétences.
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Néanmoins, plusieurs problèmes demeurent : en dépit de la coprésidence entre la France et l’Egypte, il reste à trouver les financements pour le fonctionnement d’un secrétariat et pour le choix du territoire abritant les structures de l’UPM. Le refus du Président Kadhafi montre que toutes les questions n’ont pas été totalement résolues, de même que la non- participation de Mohammed VI Roi du Maroc à cause de la question du Sahara occidental qui l’oppose à l’Algérie.
Les conséquences politiques et économiques réelles de cette UPM ne profitent pas à l’Afrique noire pour les raisons suivantes. La France estime que le Maghreb et le Machrek sont économiquement plus avancés et politiquement plus disposés que l’Afrique noire pour bénéficier du partenariat entre l’Europe et cette partie du nord de l’Afrique. Les Etats de l’Afrique noire sont considérés comme des Etats sous perfusion toujours prompts à la quête de l’aide au développement et donc fondamentalement incapables de mettre en place des programmes de développement économiques dont les entreprises européennes pourraient tirer avantage dans une optique de partenariat équilibré.
Pour la France, les Etats africains ne sont pas capables de s’organiser de manière régionale en dépit de leurs déclarations. Les dirigeants de ces Etats d’Afrique noire préfèrent la balkanisation et l’état de soumission dans lequel ils se trouvent, état de soumission qui permet de négocier de façon bilatérale et de tirer les avantages substantiels dans un face-à-face direct avec la France.
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Lors de la conférence de l’UPM, la question de l’immigration n’a pas été traitée. Les raisons sont connues : éviter de créer des crispations entre les participants, sachant que, pour des raisons objectives et surtout démographiques et selon les prévisions d’ici 2050, l’Europe aura besoin des flux de population venant du Sud. Les Etats africains sont concernés en premier chef par cette difficile question de l’immigration. Le sous-développement économique, la valorisation de la variable politique et ethnique dans la gestion des affaires publiques, l’égocentrisme des dirigeants et la faillite des élites intellectuelles de tous bords (politiques, économiques, sociales, culturelles) dans l’édification des modèles de pensée propres et partagés conduisent les Etats d’Afrique noire, surtout ceux de la Françafrique, à être des observateurs passifs de leur évolution.
Il se murmure qu’un sommet de compensation se tiendra en septembre entre la France et certains Etats d’Afrique noire. Comme d’habitude et comme dans toute compensation, l’objectif sera de faire taire les revendications implicites ou explicites des chefs d’Etat africains, tout en favorisant les affaires des entreprises françaises au nom de la réal politique et du business. La France a sa part de responsabilité dans la situation actuelle que vit l’Afrique noire surtout francophone (esclavage, colonisation, décolonisation, néo colonisation) ; mais, tout de même, voici venu le temps de voir la poutre qui se trouve dans les yeux des dirigeants africains qui manipulent leur peuple sur la variable ethnique pour conserver les richesse et le pouvoir politique. Est-ce la France qui interdit aux pays africains, surtout pétroliers, de satisfaire les besoins primaires de leur population ?
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Est-ce la France qui interdit aux élites au pouvoir de penser des modèles programmatiques sur le long terme en faveur du développement ? Est-ce la France qui crée des troubles à la suite des tripatouillages des listes électorales, des débats infinis autour des commissions électorales indépendantes ? On pourrait répondre non, mais la réalité est beaucoup plus subtile et il revient aux dirigeants africains et à leur population de créer les conditions pour qu’ils soient respectés dans le monde actuel dominé par la globalisation et qui nécessite de facto des stratégies collectives et non solitaires comme le font souvent les Etats d’Afrique noire francophone.
En poussant les dés très loin, en associant la commission européenne à la réussite idéologique et politique de l’UPM (Union pour la Méditerranée), la France montre la voie d’un partenariat nouveau, partenariat nouveau plus collectif et plus global. La France seule n’a plus les moyens car elle doit résoudre d’abord des problèmes intérieurs importants (déficits publics, pouvoir d’achat, réformes structurelles, « périmétrage » de la fonction publique, carte hospitalière, carte militaire, campus universitaires en fonction des territoires) ; les Etats d’Afrique noire doivent le comprendre et réfléchir sur les moyens de mettre ensemble leurs ressources pour discuter avec la France dans un partenariat qui dépasse la simple symbolique du co-développement dans laquelle les Africains seront dominés car ils attendent tout de la France.
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Une proposition forte : en cas de mini sommet avec la France en septembre ou à une autre date que les Etats africains réfléchissent et trouvent des solutions pour un partenariat régional et en extension avec l’Europe ouvert sur d’autres continents comme l’Asie et les Amériques.
Lucien Pambou
Diplômé Sciences Po Paris
Professeur de sciences économiques
Président de DEDIP développement, diversité, partage
www.dedip.org
Conseiller municipal UMP à Alfortville
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