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Le président zimbabwéen Robert Gabriel Mugabe doit s’ennuyer depuis que lui-même et son pays ne font plus la Une de l’actualité africaine et internationale. L’ex- Rhodésie du Sud est presque tombée dans l’oubli après la crise qui l’a secouée l’année dernière. Et lorsqu’il a l’occasion de se rappeler aux bons souvenirs de la presse, "Bob" n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat. C’est ce que l’on ne peut s’empêcher de constater avec sa sortie du lundi 10 août dernier.
S’adressant à des partisans rassemblés à l’occasion des funérailles de l’un des vice-présidents du parti au pouvoir (ZANU-PF), Joseph Msika, décédé le 5 août, Robert Mugabe s’en est pris à l’Occident. Il a traité Babylone – terme des rastas, qui a servi longtemps pour désigner l’Occident – de « raciste » et de « diviseur ». Ce qui a mis le vieux nationaliste hors de lui, est une phrase de la secrétaire d’Etat américain Hillary Rodham Clinton, actuellement en tournée sur le continent africain. De passage en Afrique du Sud, la secrétaire d’Etat américain a réclamé des réformes plus importantes au Zimbabwe et a laissé entendre que son pays et l’Afrique du Sud « travaillent ensemble pour que se réalise la vision d’un Zimbabwe prospère, libre et démocratique ».
Il n’en fallait donc pas plus pour fâcher le vieux Bob obligé de composer aujourd’hui avec son opposant farouche, Morgan Tsvangirai, dans le cadre d’un accord de partage du pouvoir signé en septembre 2008. |
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Habituellement, la colère de Mugabe est dirigée contre l’ancienne puissance coloniale, la Grande-Bretagne, dont les autorités politiques sont traitées de tous les noms d’oiseaux. Mais aujourd’hui, c’est l’Occident dans son ensemble qui en prend pour son grade pour avoir estimé, par la voix de l’ex- first lady américaine, que l’accord de partage du pouvoir n’est pas appliqué comme il se doit. Mugabe n’apprécie pas que ceux qu’il accuse de vouloir sa perte, se mêlent du fonctionnement de la situation du pays.
Si on peut comprendre la légendaire diatribe de Mugabe, cette fois il semble être allé trop loin. On cherche sans trouver à quoi renvoie le mot racisme, surtout que le coup de gueule est une réponse à un avis sur l’accord de partage du pouvoir. C’est le flou et l’incompréhension tant que Bob n’aura pas précisé davantage sa pensée. Le chef de l’Etat zimbabwéen doit modérer son discours, s’il ne peut pas complètement s’en départir. Le temps n’est plus aux discours enflammés, nationalistes et foncièrement antibritanniques. L’heure doit être à l’apaisement, à la pondération, à la modération pour consolider la réconciliation nationale difficilement obtenue sous la houlette de la médiation africaine.
Des pays qui se regardaient en chiens de faïence depuis longtemps, commencent de plus en plus à se tendre la main, à se rapprocher. C’est le cas par exemple entre les Etats-Unis et l’Iran depuis l’arrivée de Barack Obama au pouvoir ; ce dernier ayant compris que l’hostilité ne sert à rien, qu’il est temps de laisser tomber les qualificatifs du genre « Grand Satan ». |

Avec Cuba, c’est également le dégel malgré la méfiance de Raul Castro. C’est dire que Mugabe doit réaliser qu’il faut savoir s’adapter à son temps, changer selon les situations. Il devrait se réjouir que le monde se soucie de la bonne marche de la réconciliation qui lui permet aujourd’hui de gouverner tranquillement. Cela n’est pas forcément de l’ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat souverain qui a besoin de fonds extérieurs pour se relever.
Par Séni DABO
Le Pays
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