Démocratie ; culture ou valeur ?
Par EMA, vendredi 21 avril 2006 à 15:09 :: Nègre des champs Nègre de maison :: #948 :: rss
Comme la chrétienté hier, la démocratie devient de plus en plus une valeur civilisatrice qu’on doit mettre absolument en place dans le monde entier. Quitte à piétiner ce monde. Il faut donc se poser la question de cette "valeur" avant de retomber dans la nuit des temps.
Démocratie ; culture ou valeur ?
La démocratie est elle une valeur universelle ou une manifestation culturelle ? Voila la question que l’on ne se pose plus aujourd’hui. Pour Aristote ce n’est qu’un système politique parmi les trois qui existent communément ! La royauté, l’aristocratie et enfin la démocratie. En gros pour lui c’est une question de moeurs, de culture. Chaque peuple prend le système qui lui convient le mieux. Aristote précise tout de même que la démocratie est le meilleur système de pouvoir quand elle est bien faite et le plus mauvais quand elle est mal faite. Il est facile de constater que cette proposition est sensée. Le pouvoir populaire peut être aussi éclairé qu’aveugle. Quand le politique est soumis à la séduction des masses. Il peut flatter ces travers en portant à bout de bras les préjugés populaires au lieu de mener une direction savante du pays.
De même si ce type de pouvoir devient autoritaire ; comment sortir de ce type de dictature ? Si c’est une dictature royale ou aristocratique, les acteurs de cette domination sont facilement repérables. Par contre dans une démocratie ; qui est le responsable ? Le peuple ? L’homme politique ? Où sont les responsabilités ? Ou intervenir pour sortir des pratiques dictatoriales ? Voila les problèmes que la démocratie peut apporter à l’égale de tous les autres systèmes. Voila pourquoi pour Aristote par exemple, cette valeur qu’on dit universelle aujourd’hui n’est qu’une culture politique particulière.
Parce que tout simplement elle peut être bonne comme mauvaise ; alors qu’une valeur comme la justice est essentiellement bonne. La justice est bonne en soi. La démocratie n’est ni bonne ni mauvaise en elle ; ce n’est qu’une pratique, qu’une façon de faire de la politique. Mais ici on pourra me dire que la justice n’est pas toujours bonne. Que cela dépend de la manière de l’exécuter. Ainsi on se retrouve avec le mythe d’une démocratie bonne en elle-même mais mal interprétée.
Ce sont ces questions qu’on va se poser pour véritablement voir si on a le droit d’imposer ce système au monde entier comme si c’était une valeur civilisatrice. Comme si c’était le système par excellence. Et que tous les peuples qui ne vivaient pas sous ce système étaient des peuples barbares.
***Voyons déjà ce qu’est une valeur. Et ensuite la différence qu’il y a avec une culture. Vous pouvez toujours chercher dans le dico, les définitions sont multiples et souvent vague. Même chose pour le mot culture. Ce sont des concepts qu’on comprend mieux par l’exemple. Essayons tout de même ; une valeur est dans notre cas présent une chose essentielle et bonne pour l’homme et pour la société. Universelle, que partage tous les êtres humains, tous les peuples. Une chose dont l’homme ne pourrait se passer sans courir de risque. Par exemple la justice est nécessaire et excellente pour toutes les sociétés. Où, la loi est une chose essentielle pour tous les peuples.
L’homme ne peut se passer de ces valeurs, sinon ce serait le chaos. En gros les valeurs sont indispensables et surtout les fondements rationnels et moraux de toute culture digne de ce nom. Vulgairement un peuple ou le meurtre, l’injustice et l’anarchie serait autorisé est sans valeurs, sans raison, intelligence de groupe, ni morale. C’est un peuple qui est appelé a se détruire et pour cause ! En gros on peut dire qu’une valeur est nécessaire, universelle, raisonnable et morale. Ce sont des règles, des réflexions morales sur le comportement humain qui lui permet d’être le plus efficace possible. Cette efficacité vient du fait qu’elle renferme non seulement une logique profonde mais qu’en plus cette logique permet une meilleure vie. Un possible équilibre.
La réflexion pour trouver la bonne marche à suivre n’entraîne pas forcément le bonheur. Par contre la raison qu’il y a à l’intérieur d’une valeur non seulement l’entraîne forcément, mais en plus est le seul raisonnement possible. Sinon c’est le malheur. Pour ne pas dire qu’il lui permet d’avoir le seul et unique comportement positif, le bon comportement. Mais le mot, l’expression la plus adéquate est ; le meilleur comportement. Car l’homme est libre de faire ce qu’il veut. Même de se détruire avec tout ce qui l’entoure.
Voila pourquoi une valeur n’est indispensable que rationnellement et moralement. Mais il n’empêche que quand on ne les suit pas, cela entraîne inexorablement le chaos. Ainsi indirectement elles sont en tout nécessaires. Elles posent les limites du comportement de survie. Les sociétés civilisées qui respectent les valeurs sont prospères. Celles qui ne le font pas disparaissent dans le chaos. Ces fameuses valeurs posent donc les limites raisonnables d’un comportement constructif.
***C’est pour ça que tous les peuples basent leurs cultures sur des valeurs universelles. C’est de la simple intelligence, de l’évidence. Pour bien vivre, il faut adopter des cultures, des comportements qui respectent ces concepts évidents, rationnels, exclusifs, indispensables tel que la justice. Où le respect d’autrui. Des lois qui interdisent les comportements destructeurs comme le vol, le meurtre etc etc.
Voila ici on voit apparaître la définition de la culture et la différence qu’il y a entre elle et les valeurs. Une culture est un ensemble de comportement partagé, mais pas universel. Une culture est un ensemble de comportement logique ou non logique. Des habitudes ou des adaptation a un milieu ou autre. En gros c’est une façon de vivre qu’on partage avec un certain nombre d’individu qui n’est pas forcément rationnelle ou morale. Donc qui n’est pas forcément universel, indispensable et exclusif d’autre raisonnement possible.
En gros une culture n’en exclu pas une autre par une logique supérieure et seul possible d’apporter le bonheur. La culture peut naître d’une réflexion normale, comme du hasard ou d’une adaptation ; ce qui entraîne qu’une réflexion peut en remplacer une autre. De même pour le hasard et l’adaptation. Car seul ce qui est rationnel est universel et seul ce qui est morale est indispensable. Ici vous voyez on vient de trouver une autre définition de valeur ; éthique et raison. Le côté moral qui impose le bien si on le suit ou le rien si on ne le suit pas, dans les valeurs. Le côté raison pour l’intelligence sans contradiction, suprême qu’apporte ces valeurs.
Pour revenir à la culture c’est donc des façons d’être, de vivre, de penser, partager. Une manière de vivre continue dans le temps, qui se passent de génération en génération ou de proche en proche. Les valeurs c’est la même chose, sauf que ce sont des façons de penser donc d’être qui se basent sur une réflexion profonde et une morale indispensable. Et c’est en cela que les valeurs par rapport à la culture sont universelles et nécessaire à toute vie épanouie, à toute vie bonne. Tandis que la culture n’est nécessaire qu’a la vie, qu’elle soit bonne ou mauvaise.
Comme dernier exemple je dirais simplement que danser est une culture et qu’exprimer son ressenti ou penser, d’une manière ou d’une autre est une valeur. Ainsi on est pas obligé de danser pour être heureux ou autre, mais si on n’exprime pas ce que l’on pense et ressent, on est sur d’être malheureux. La valeur est essentiellement bonne, pendant que la culture est neutre si l’on peut dire. Ainsi cet exemple montre une chose essentielle ; c’est que bien souvent la culture est une manière d’être des valeurs. S’exprimer est une valeur, danser est une façon de s’exprimer. La justice est une valeur, tuer ou emprisonner est une façon de l’appliquer selon différentes cultures. Maintenant une valeur qui est toujours bonne, pour ne pas dire essentiellement bonne peut être très mal ou très bien appliquées. Une culture n’est donc pas forcément bonne. Elle peut être utile, hasardeuse, adaptative mais pas forcément bonne. Tout simplement parce qu’elle ne se base pas forcément sur la raison ou sur la morale.
Pour finir une culture n’a de chance d’être positive que si elle s’appuie essentiellement sur des valeurs. Ces valeurs doivent inspirer le comportement pour qu’il soit bon. Diriger la manière d’être la culture ; tout simplement parce qu’elles renferme cette intelligence suprême, exclusive du bonheur, donc vertueuse.
***Alors maintenant posons nous la question ; la démocratie est elle une culture ou une valeur ? Déjà elle se base effectivement sur la raison, mais exactement comme le système royale ou aristocratique. Donc une raison non suprême. Une logique simple qui en vaut une autre ; par exemple qui vaut la logique royaliste, ou aristocratique.
En effet que le peuple gouverne est logique autant qu’éduquer des hommes dès leur naissance pour qu’il soit de bon politique. En effet on oublie souvent l’avantage, la logique des systèmes de castres ou de noblesses. On n’oublie qu’ils ne sont pas forcément nés de la force, mais bien du cerveau de l’homme. Dès le plus jeune age les enfants sont élevés dans le pouvoir pour qu’ils soient les meilleurs politiques possibles. On peut donc dire que c’est un avantage certain. Alors que le démocrate n’est en rien obligé d’être aguerri depuis le plus jeune age a la science du pouvoir. Et n’est pas obligé d’apprendre à diriger son peuple depuis sa tendre enfance. Ainsi ici, l’on peut voir que si la démocratie est un système né de l’intelligence des hommes les autres ne sont pas moins bêtes ! Et aussi qu’elle n’est pas parfaite.
La démocratie est donc un système politique intelligible, mais est ce qu’elle est par là universelle, donc nécessaire ? Ici l’on voit que non. Elle n’est pas plus nécessaire que la royauté ou autre système. Elle a une certaine excellence a n’en pas douté, mais cette excellence ne dépend que de la qualité de ceux qui gouvernent en vérité. Exactement comme les autres systèmes ! Le système lui-même au contraire du concept de justice n’a rien de bon en lui.
De plus sur le plan éthique la démocratie faillit. Tout simplement qu’au contraire d’une valeur, la démocratie, que le peuple gouverne, n’a rien de morale. D’utile peut être, mais de morale non. Que le peuple soit bien gouverné est une valeur, mais par qui importe peu. Que quelqu’un, un groupe ou une entité gouverne n’a rien de vertueux. C’est le "gouverne bien" qui est une valeur. C’est ici qu’on voit que la contradiction de tout a l’heure est dépassée : « la justice n’est pas toujours bonne ». La justice est bonne c’est la manière dont on l’applique qui peut être mauvaise ou efficace. C’est l’intelligence du gouvernant qui est bonne et la démocratie n’est qu’une des manières possibles de bien ou mal gouverner. Il ne faut jamais confondre une chose qui est bonne en soi, bonne absolument. Et une chose qui n’est bonne que dans le contexte de son application. Ainsi Hitler est un démocrate ! C’est une valeur qu’un peuple est un système politique, mais rien n’oblige moralement et rationnellement a ce que se soit la démocratie plutôt qu’un autre système. C’est une valeur qu’un peuple est une justice, mais rien n'oblige à ce que se soit la justice des USA ou celle de la France.
Voila, une valeur est absolument bonne parce qu’elle est a la fois morale et rationnellement supérieure. Nécessaire et universelle. Alors que la démocratie, si elle relève d’une certaine intelligence n’est en rien morale. Ce n’est qu’une façon intelligente parmi bien d’autre. Mais en aucune façon un gouvernement qui n’adopterait pas ce système serait un gouvernement barbare ou du chaos. Ici je rejoins entièrement Aristote dans son analyse. Tout dépend de la nature du peuple. Il faut lui offrir un type de politique qui lui soit adapter c’est tout.
Et la simple intelligence rejette entièrement le fait que la démocratie soit une valeur universelle et donc un métronome de l’évolution des peuples. Cette façon dont certains organismes internationaux et certains pays posent la démocratie comme condition pour être respecté n’est qu’une pratique colonialiste. Dictatoriale. L’oppression de la pensée unique. Et au lieu de pousser les peuples par tous les moyens à s’aligner sur la même idéologie on devrait plutôt s’inquiéter du fait que cette idéologie est loin d’être à la hauteur d’un possible universalisme. Et même du fait qu’elle est plus que capable de porter autant que les autres systèmes ; l’oppression, l’exploitation, la dictature et la censure !
Je finirai donc en disant qu’aucun système politique actuel n’est moralement imposable aux autres. Que seul la manière dont on applique un système politique peut compter. Les pays démocratiques ne sont donc pas forcément bons et les pays non démocratiques ne sont pas forcément mauvais.
***Démocratie, culture politique particulière ! Et aujourd’hui je dois dire qu’elle fait de plus en plus penser à un outil d’oppression, comme l’a été la religion chrétienne (par rapport à toutes les autres) à l’époque de la traite négrière. D’où cette façons de la transformer (la démocratie) en je ne sais quelle système salvateur de l’humanité. Après Jésus, Bush et les apôtres occidentaux impérialistes !
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