Pour la Camoa, c’est le temps des cactus. Cette société, naguère florissante et qui faisait encore il y a un peu plus de deux ans, plus d’un milliard de bénéfice après impôts, se retrouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Les affaires vont mal, dit-on, à cause de la concurrence. Mais surtout à cause de la gestion désastreuse de son ancien directeur général adjoint, un certain Gibilaro qui avait fini par installer dans la boite, une atmosphère de sinistrose. C’est du reste à cause de lui que la Camoa va devoir verser la rondelette somme de près de 100 millions CFA à un haut cadre de la boite, Emmanuel Kingué Johnson, aujourd’hui à la retraite sans avoir perçu ses droits. Pour le tribunal, il s’agit là d’un licenciement abusif. Dans son audience du 26 janvier dernier, statuant publiquement et contradictoirement à l’égard des parties, le tribunal de grande instance du Wouri à Douala, a constaté que « la Camoa a violé les dispositions relatives à la mise à la retraite de son employé » ; mais constate aussi que l’employeur a empêché « Kingué Emmanuel Johnson encore en fonction à accéder dans ses bureaux en changeant la serrure de sa porte et le privant de moyen de travail ». Par tous ces motifs, le plaignant doit percevoir des compensations allant de l’indemnité de préavis de départ à la retraite aux dommages intérêts pour licenciements abusif et autres indemnités de licenciement.