La conférence internationale sur la gestion des forêts de la RD Congo de Bruxelles:promesse d'une compensation.
Par Hobbysnews le journal du peuple, mercredi 7 mars 2007 à 19:24 :: Général :: #1816 :: rss
La forêt du bassin du fleuve Congo est un patrimoine mondial.On dit que la forêt du bassin du fleuve Congo et celle de l'Amazone sont les poumons du monde.Mais,c'est aussi une source de matière première pour les congolais.Les congolais sont obligés d'utiliser cette forêt pour vivre.Qu'est-ce que le monde leur donne en compensation pour qu'il puissent garder ce patrimoine intact? Tout le monde (Iran,Colombie,Corée du nord,....) exige des compensations quand il s'agit d'une activité qui met en péril l'état de la planète,sauf les congolais avec leur forêt et leur uranium. Faut-il commencer à faire chanter le monde?
Une forte délégation congolaise ; conduite par le ministre de l’Environnement, prend part à la « Conférence internationale sur la gestion durable des forêts de la République démocratique du Congo » qui se clôture ce mardi à Bruxelles.
Initiée par le ministère belge de la coopération, cette conférence a comme enjeu non seulement la consolidation des efforts des parties prenantes dans la gestion forestière en RDC mais aussi d’imprimer des mécanismes novateurs dans la gestion durable de ces ressources naturelles et de financement.
Le ministre belge de la Coopération, Armand de Decker, a donné le coup d’envoi, hier lundi 26 février au Palais d’Egmont à Bruxelles, de la « Conférence internationale sur la gestion durab1e des forêts de la République démocratique du Congo ». La cérémonie d’ouverture a été honorée de la présence de Son Altesse le Prince Philippe de Belgique. Le nouveau ministre congolais de 1’Environnement, Conservation de la Nature, Eau et Forêts, Didas Pembe, a conduit une forte délégation; une soixantaine de membres, composée des experts du ministère de l’Environnement, ceux des institutions publiques de l’Environnement ainsi que des acteurs des ONG locales de l’environnement.
Appui garanti de la Belgique
La conférence de Bruxelles est une initiative organisée par le ministère belge de la Coopération sous l’organisation de la Coopération technique belge en collaboration avec la Direction générale de la coopération au développement (DGCD), avec l’appui notamment de la Banque mondiale, de la Commission européenne, du ministère français des Affaires étrangères ainsi que du département international du Royaume-Uni (DFID).
Cette conférence a pour objectif de faire un état des lieux de la gestion des forêts de la RDC, autour de tous les acteurs impliqués dans le secteur forestier congolais, mais aussi d’imprimer de nouvelles orientations de bonne gouvernance forestière. C’est ainsi que prennent part à cette conférence, outre les officiels de la RDC et les acteurs des ONG de l’environnement, des exploitants forestiers de la RDC ainsi que les bailleurs des fonds et les ONG internationales de l’environnement.
Dans son allocution, le ministre belge de la Coopération a souligné l’importance de la forêt de la RDC, indiquant la nécessité de sa préservation au moment où le monde se réchauffe de plus en plus suite aux productions des gaz à effet. Ainsi, selon Armand de Decker, il faut agir maintenant pour la préservation de ce dernier poumon écologique moins menacé du monde et que la communauté internationale doit apporter tout son appui. Tant, les forêts de la RDC, deuxième massif forestier du monde après celui de l’Amazonie, est un capital important dans le cycle de carbone du monde.
En ce qui concerne la Belgique, Armand de Decker a déclaré que Bruxelles est d’accord de participer au Fonds fiduciaire pour la gestion durable des forêts de la RDC. Bien plus, le Royaume de Belgique est disposé d’alléger sa dette vis-à-vis de la RDC au prix des actions de maintenance de la forêt notamment par le soutien aux gardes des aires protégées qui payent souvent le plus lourd tribut dans le dévouement à protéger les écosystèmes.
Forêts ... contre compensation
Pour sa part, le ministre congolais de l’Environnement, faisant ainsi sa toute première prestation publique, a exprimé la volonté du gouvernement de la RDC de reprendre son rôle central de partenaire privilégié dans les relations avec les autres Etats du monde notamment en ce qui concerne la gestion de sa riche biodiversité. Pour le ministre de l’Environnement, 1’Etat congolais doit être privilégié et ne pas être substitué, comme c’est le cas présentement, aux ONG de l’environnement. Car, de son point de vue, les ONG ont pour rôle de renforcer l’action de l’Etat et non de le remplacer. Aussi, le premier gardien de l’environnement de la RDC a demandé qu’un financement de plus de 1,5 milliard Usd par an soit accordé à la RDC en guise de compensation à son effort de préservation de ses ressources forestières. A ce propos, la Société civile, présente à cette conférence, a plutôt exigé une compensation juste de la RDC pour ses efforts de préservation de ses forêts, sources des capitaux importants en cas de leur exploitation.
Environ 20 millions d’hectares de forêts de la RDC sont sans statut c’est-à-dire ne sont ni mises en exploitation ni faisant partie des aires protégées mais plutôt garder intactes. Cette compensation, pourrait s’avérer insuffisante si on tient compte du fait que 40 millions de Congolais du monde rurale dépendent particulièrement des forêts. Et ce sont ces populations qui sont les plus pauvres du pays.
Plus encore, Didas Pembe a attiré l’attention des conférenciers et particulièrement de la communauté internationale sur la nécessité de lutter contre la pauvreté en RDC afin de préserver sa riche biodiversité. En effet, selon toutes les études réalisées sur l’érosion de la biodiversité en RDC, les causes majeures sont, par ordre d’impact négatif important, l’agriculture itinérante sur brûlis, la coupe des bois de chauffe, le braconnage, l’exploitation artisanale du bois, l’exploitation industrielle du bois, etc.
Ces faits sont principalement les manifestations de la pauvreté des populations Congolaises. Celles-ci étant pauvres pratiquent des méthodes culturales grégaires du genre l’agriculture itinérante sur brûlis, rasent des milliers d’hectares de forêts pour trouver le bois de chauffe ( environs 45 millions de tonnes par an) afin de satisfaire le besoin en énergie, le taux d’électrification du pays n’étant que de 6%. Et bien entendu, c’est la recherche de la survie qui pousse les populations riveraines et les communautés locales à chasser même au sein des aires protégées.
Il est attendu que cette conférence de Bruxelles puissent prendre des résolutions devant traduire la volonté autant de la Belgique que de la RDC ainsi que des bailleurs de fonds, des acteurs du secteur privé et de la société civile de gérer durablement les forêts congolaises ; en mettant en oeuvre des stratégies non encore exploitées jusqu’ici.
Amédé Mwarabu K./ Le Potentiel
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