Madame Marie-Christine BELLOSTA, Maître de conférences en littérature française à l'ENS et, Directrice du programme « Éducation » de la Fondation pour l'innovation politique inflige un "Zéro pour le « bac de français »" (1). Véronique Grousset, dans un article intilé « Bac. Sujet douteux » (2) en profite pour argumenter contre l'IVG.

Reconnaître l'étrangeté d'une idée de l'«apologue» dans un texte de Zola (3) relève certainement d'une formation pointue en littérature et d'une spécialisation sur l'oeuvre de Zola. Par contre, la lecture des références bibliographiques, historiques d'un texte s'apprend dès l'école primaire (4). Donc, tout candidat est censé avoir acquis les compétences pour ne pas se laisser influencer par les informations périphériques d'un texte et accéder à sens le plus large. L'erreur aurait été d'ignorer le contexte historique de «Lily».

Un problème réside même dans le fait que les contextes historiques et géographiques sont reconnus ignorés puisque des notes de bas de page renseignent sur Somalie, Angela Davis (XXème siècle, Debussy (1862-1918). Dans la mesure où les sujets du bac sont en référence aux programmes, on peut se demander "Où, dans les programmes ?". Si ces éléments y figurent, pourquoi seraient-ils ignorés des candidats ?

Reste que ce qui me surprend le plus dans ces articles, c'est la confusion entre crime et liberté de conscience. Confusion qui réside manifestement dans la tête des "adultes" chargés de transmettre les savoirs et savoir-faire. L'avortement pratiqué en conformité avec les textes juridiques est exclu du droit pénal. En droit, c'est librement que l'on choisi d'avorter, c'est librement que l'on accepte ou que l'on refuse d'être harcelé par sa conscience. Le racisme et l'antisémitisme sont des crimes, pas de simples délits d'opinion. Nul n'est libre de pratiquer le racisme et l'antisémitisme. Au contraire, chacun a le devoir de "nettoyer" ce fléau. Alors, à quoi sert-il de maintenir la confusion ? A favoriser l'ignorance. A interdire qu'émergent les vrais questions qui gisent sous le voile de la culpabilité. A maintenir la dépendance. Quitte à apaiser la sensibilité par l'exercice de "sales boulots". L'enfer, pour gagner le paradis ailleurs, dans une autre vie. En clair, cela s'appelle de la gestion des ressources humaines. A chacun sa bonne compétence et que la paix règne.

On peut appeler le ministre à la rescousse. Le consensus est établi. Même si, individuellement on reconnaît la réalité du racisme dans l'institution scolaire (7), rien ne sera changé tant qu'il n'y aura une ferme volonté collective de démanteler les systèmes discriminatoires dans les faits. A travers des réalisations pratiques comme l'acceptation de la diversité parmi les cadres de l'Education Nationale et la réintégration de ceux qui ont été licenciés parce qu'il refusaient de pratiquer la pensée unique.


1 - Le Figaro , "Débats et opinions", 25 juin 2005.

2 - Le Figaro Magazine du 18 juin (2005 !), p. 42 (je n'ai pas pu accéder à cet article)

3 - "Reste donc à corriger les copies à l'aveuglette en suivant (ou non...) des consignes de correction dont la pertinence varie selon le degré de culture ou d'inculture de la hiérarchie de l'Éducation nationale. ... L'épreuve commune aux L, S et ES de l'Océan indien fait apparaître, elle, une bizarre idée de l'«apologue». Comme les auteurs de l'épreuve en ont vu un dans une narration de Zola où il n'y en avait pas, leurs sujets de dissertation et d'invention ne pouvaient tout simplement pas être traités, comme on ne peut pas résoudre un problème de mathématiques qui comporte une erreur dans l'énoncé." http://www.fondapol.org/presse-tribunes-zero-pour-le-bac.jsp

4 - "Sous le titre «Lily» , l'État examinateur a mentionné : «Pour cette chanson, Pierre Perret ... a reçu le prix de la LICRA (Ligue contre le racisme et l'antisémitisme).» L'État n'est donc plus laïc ? Il peut écrire «primé par la LICRA» ou «approuvé par l'épiscopat français» sur un texte d'examen ?" http://www.fondapol.org/presse-tribunes-zero-pour-le-bac.jsp"

5 - http://rectorat.ac-aix-marseille.fr/sujets/2005/sbt/sbt3-1.pdf 6 - http://mac-texier.ircam.fr/textes/c00000025/

7 - "On ne peut nier qu'en France certains étrangers sont victimes de racisme. C'est une réalité, assure-t-elle. Le fait que des jeunes réfléchissent à ce sujet ne me paraît pas inconcevable." Viviane Youx, présidente de l'Association des professeurs de français, http://www.libertepolitique.com/public/decryptage/article.php?id=1297