Abdou Latif COULIBALY, comme un torero dans l’arène !
Par cesfossoyeursdelarepublique, vendredi 27 juillet 2007 à 11:34 :: Général :: #2076 :: rss
« Cette lettre-ci, la mienne, n’a aucune prétention. Elle se veut un cri de colère vigoureux. Elle se veut surtout l’expression d’une indignation qui est à la hauteur des forfaits dénoncés. »
Abdou Latif COULIBALY, comme un torero dans l’arène !
« Cette lettre-ci, la mienne, n’a aucune prétention. Elle se veut un cri de colère vigoureux. Elle se veut surtout l’expression d’une indignation qui est à la hauteur des forfaits dénoncés. »
Abdou Latif Coulibaly, te revoilà encore au front, avec la même sérénité, la même bravoure, comme un « torero dans l’arène » afin de nous édifier sur les pratiques peu orthodoxes dont le régime en place est coutumier. Abdou Aziz Diop a raison de dire qu’une chose est sûre : avec Abdoulaye Wade, le Sénégal ne fera pas encore longtemps l’économie d’une grande confusion. Confusion ! Voilà un mot qui résume parfaitement le mode de gestion sous Wade. Heureusement qu’il existe dans ce pays des patriotes de la trempe de Latif, lui qui accepte de braver le dragon avec sa plume pour apporter à chaque fois que de besoin un éclairage inattendu et satisfaisant dans cette grande Confusion qui entoure la manipulation des finances publiques.
Latif, ta volonté de combattre la corruption et l’impunité ne souffre d’aucune ambiguïté ; elle est déterminée, pure et engagée. Tes travaux ont le don d’accrocher les esprits, même les plus sceptiques, parce que depuis le régime défunt de Diouf, jusqu’à nos jours, ils sont marqués du seau de la pertinence et du sérieux. Ni idéologie, ni dogme, encore moins certaines interprétations erronées de la foi et de nos valeurs ne peuvent ligoter ton penchant pour la transparence, facteur essentiel pour un journaliste d’investigation, un homme qui veut servir son peuple et non se servir de lui. Un esprit libre : c’est ainsi que je te vois.
« L’économie est comme un organe vivant qui réagit aux défis extérieurs », disait Guy Sorman. L’Etat a le devoir de veiller sur sa bonne santé, de la protéger contre les vices des hommes véreux, les aléas de la nature. Mais, que cet Etat, au lieu de s’occuper de cette mission, utilise son pouvoir pour faire d’elle (l’économie) un moyen d’enrichissement illicite ou une solution pour ses exigences électoralistes est décevant.
Hélas ! Nous vivons ou nous vivotons, pour coller à la réalité, dans un pays où presque toutes les voix autorisées qui doivent s’offusquer de ces agissements pernicieux au développement du pays, s’élever pour arrêter l’hémorragie, sont neutralisées par la toute puissance de l’argent, les sinécures ou les intimidations. La Lonase n’est qu’un maillon de la chaîne, l’arbre qui cache la forêt et tu l’as bien démontré dans tes parutions antérieures. Ta plume à elle seule est un contre pouvoir efficace en ce sens qu’il pousse le pouvoir à marquer un temps d’arrêt pour réfléchir sur ce que tes dires peuvent apporter comme influences dans la marche de la nation. Tu ne laisses personne indifférente parmi l’opposition, la plupart des citoyens et de nos hôtes. Tu as le goût du risque, des défis majeurs sans lequel, aucune idée nouvelle, capable de constituer une arme redoutable contre l’arbitraire, le totalitarisme et ses laideurs, ne saurait naître et prospérer. Nos institutions ne peuvent pas exister sans les hommes qui les dirigent. Et un homme, c’est aussi des besoins, des sentiments, des faiblesses, des valeurs… En lui montrant ses défauts, tu l’aides et tu aides le peuple à soigner ses institutions. Toutefois, faudrait-il qu’en haut, on accepte humblement ses erreurs et les corrige de façon responsable et qu’en bas, on joue son rôle de sentinelle de la justice et de la démocratie sans crainte de représailles présentes ou futures.
Cependant, ne nous faisons pas d’illusions ; ce machin qu’on dit avoir créé pour lutter contre la corruption ne fera rien de concret pour te donner satisfaction. Ils vont jouer leur comédie ou faire dans la langue de bois en te riant sous cape comme la justice nous a habitué avec tous les autres dossiers du genre dans un passé récent. Comme disait Jorge West, je ne crois plus aux contes de fées même si cela vient de moi. C’est pourquoi, je n’attends aucune réaction sérieuse de la part de l’Etat et de son chef face à ton interpellation.
Il revient aux leaders d’opinion désireux de faire bouger les choses de s’investir dans une véritable campagne de sensibilisation et de formation des citoyens pour que demain, la volonté du peuple puisse prendre le dessus sur les tactiques politiciens de ce tas d’incapables et nous recoudre notre démocratie en lambeaux. Hein ! Vous vous rendez compte ? ICS, SARR, SOCOCIM, SONACOS, SENELEC, LONASE… partout des problèmes de sous… partout le même refrain ? Partout… même pour construire des routes et des ponts, on se crêpe le chignon dans des accusations et contre accusations de malversations financières. Jusqu’à quand ? Et lorsqu’on les interpelle sur des choses sérieuses, eux, ils nous parlent de réunification de la famille libérale, de refondation ou de refonte de leur parti, des trucs inopportuns… Latif, ta cohérence dans tes démonstrations, dans tes observations, ne compte aucun excès parce que tu n’es l’esclave d’aucun lobby, d’aucun groupe de pression, d’aucune conglomération de parasites sociaux. Et les prostitués de la plume baisseront toujours le regard devant toi. Ils ne peuvent pas faire autrement. Tirer sur toi de loin ; à boulet rouge, c’est leur gagne pain. Mais dans leur fort intérieur, ils savent la valeur de tes révélations. Pardonne à ces derniers leur lâcheté, ils ont commis la bourde d’avoir vendu leur âme au diable !
Tu n’es pas un suicidaire, ni un homme à enfermer dans un asile de fous… tu défends seulement ton peuple contre les fossoyeurs de sa République, armé de ta foi inébranlable, celle de l’homme qui sait que tous ses semblables sont mortels et les pouvoirs éphémères à l’exception de celui de Dieu. Ta maîtrise de ta mission est ta force Latif et le seigneur est ta protection. Continue à consacrer ta vie à l’éveille des consciences, à la formation du citoyen responsable, édifié sur ses devoirs et ses droits car tu es un écrivain modèle.
Comme Paulo Coelho, je suis d’avis que toi aussi, « ce qui te forge et te transforme, c’est le chemin et la quête » : le chemin de l’investigation, la quête de la vérité. Tu as choisi ce « perpétuel défi : être toujours sur la brèche, exposé aux trophées autant qu’aux huées ». Trophées ? Oui ! Si elles apportent du bien être à ton peuple, un plus à l’esprit de ton prochain. Nous sommes autant fiers de toi que du regretté Ousmane Sembene qui était comme toi un homme du refus. Ta mission ne fait que commencer car comme le dit si bien Kama KAMANDA : « Nous voici sur les longs chemins de l’épreuve – Au loin est le lendemain où va la vie. » Abdou Latif Coulibaly, comme un torero dans l’arène, continue ! Coulibaly continue !
Tafsir Ndické DIEYE Ecrivain sénégalais ndickedieye@yahoo.fr
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