Le mot du jour
Par cesfossoyeursdelarepublique, mercredi 8 juin 2011 à 03:39 :: Général :: #3959 :: rss
Article du Matin d'Afrique
LE MOT DU JOUR : "Horreur au Palais", une œuvre prémonitoire de la chute des dictateurs Mardi, 26 Avril 2011 10:55
Il y a eu en 2011, bien des Palais de présidents africains où l'horreur s'est invitée. La Tunisie avec la "Révolution de Jasmin", l'Egypte avec la place Tahrir, et plus éloquemment et récemment, la Côte d'Ivoire. A Abidjan, il y a horreur au Palais de Gbagbo ce mois d'avril 2011.
Pourtant, il y a moins d'un an de cela, en 2010, un jeune sénégalais, du nom de Tafsir Ndické Dièye, faisait imprimer dans ce même pays, un roman policier avec un soubassement politique très fort, un roman dont le titre est "Horreur au Palais".
Il y a suffit en effet d'une simple explosion dans le Palais, la fin du roman, pour oblitérer tous les espoirs d'un président africain très machiavélique dont les calculs pour se maintenir au pouvoir n'ont d'égal que ses ambitions de dévolution monarchique.
L'auteur ne pouvait, une seconde, se douter qu'il y aura tant d'horreur dans des palais en Afrique après la publication d'un roman policier, un genre presque nouveau chez nous initié déjà longtemps cependant par ce natif de Bargny, Abass Ndione, dans "La vie en spirale".
Dans "Horreur au Palais", l'auteur a compris qu'il faut un roman policier pour décrire correctement un régime policier. Tant les complots aussi rocambolesques les uns des autres soldent la vie de l'Etat. A ce propos, Gbagbo a été surnommé "Le Boulanger" et Wade "Jombor" pour ne citer que ceux-là.
Nos régimes africains continuent en effet de croire qu'il faut une bonne police répressive, une armée soumise et bien équipée, des conseillers sans scrupules et une bande de courtisans dont des marabouts véreux, pour se perpétuer au pouvoir. Or, ce qu'ils ignorent, en général, c'est que c'est de l'intérieur qu'un tel régime crée les conditions de son auto-destruction.
Le président du Galan, pays du roman, a aussi épinglé une société africaine nouvelle où le sens de solidarité a disparu avec un individualisme d'autant plus ravageur qu'il fait fi des valeurs de solidarité, de respect d'autrui, de compassion pour les faibles, etc.
L'auteur Tafsir Ndické Dièye, ce jeune romancier originaire de Thiadiaye, a tenu à mettre en garde ceux qui seraient tentés de mettre leurs fils au pouvoir, mais également l'opposition qui utiliseraient les mêmes méthodes que le pouvoir pour renverser ce dernier.
Néanmoins, on sent à travers ce roman, que l'inculture de nos dirigeants et la cupidité de nos peuples, sont en porte à faux avec l'efficacité de leurs polices dont les méthodes d'investigation, très au top de la criminalistique, sont incarnées par les policiers Aïcha et Michaël. Est-ce un choix délibéré de l'auteur pour les besoins de la beauté du récit ou est-ce vraiment la réalité ?
Nous serons tentés de le lui demander d'autant plus que si nous sommes capables d'avoir une police si moderne et si efficace, on devrait pouvoir avoir des dirigeants à la mesure de nos rêves et un peuple exigeant, intransigeant qui contrôle l'action des gouvernants ou mandants.
La remarque n'est pas gratuite. Car, on n'a l'impression qu'en Afrique, tout fonctionne mal, sauf la Police. Un bon sujet de roman...policier, pour des Etats policiers.
Assane SAMB Le MATIN D'AFRIQUE
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