L’enseignement rythme avec tradition à Sinnamary.Une semaine placée sous le thème de l’enseignement et de la tradition pour les élèves de 3ème du collège Elie Castor de Sinnamary qui ont participé à l’apprentissage du couac.
Par collegeeliecastor, lundi 3 avril 2006 à 12:24 :: Général :: #909 :: rss
Le Couac fût importé d’Afrique dès 1530 au Brésil, par les Portugais, puis par les Français dans les colonies qu’elle occupa pendant la période de la déportation des Nègres sur le continent d’Amérique. Le Couac fut son apparition en Guyane en 1765 sous forme de farine de Manioc. Les navires Nantais importèrent quelques boutures. Les plants furent cultivés et exploités par les propriétaires et revendus comme denrée aux navires faisont route vers les Caraïbes ou la France. En partance d'Afrique, la farine de manioc, appelé aujourd'hui Couac parcourra aussi ces continents ; l’Afrique, l’Amérique, l’Europe. Nombreuses furent les tentatives de cultiver le manioc, comme dans le Sud de la France et notamment à Bordeaux où elle fut vaine en 1837.
Cette semaine était très attendue par les élèves. En effet, il y a 12 mois, ils ont planté les rhizomes de manioc dans un champ de 65 m2 situé à l’intérieur de l’établissement.
Ces apprentis, à l’assaut du Couac, expérimentent déjà d’autres mets tel que le chocolat, mais également la production d’énergie naturelle avec de simple déchet.
C’est actuellement le temps de la récolte, des tubercules de manioc, pour enfin passer aux différentes étapes de la préparation du couac.
C’est aussi la possibilité d’étudier l’élaboration des multitudes dérivés du manioc; le culinaire, le nutritionnel, le médicinal, l’historique, et la méthode de fabrication communautaire.
Les collégiens furent encadrés par les intervenants, comme , marie-Louise Barthélemy plus connue sous le pseudo de "Malou", une agricultrice bio plus qu’expérimentée et Monsieur Antoinette, auxiliaire auprès du collège et agriculteur tertiaire, sensible à la protection de l’environnement et des énergies renouvelables.
Ces élèves en fin de cycle se préparent à passer leur C.F.G (Certificat de Formation Général) et la plupart projettent de s’orienter vers des métiers tertiaires.
Après l’orale, les élèves sont donc passés à la pratique. Par petit groupe, ils se sont rendus sur le terrain et ont mis la main à la pâte. Ils ont travaillé le manioc, l’ont malaxé, drainé
Il reste encore la méthode manuelle, du grage (râpe à cloue), pour réduire le manioc en purée, puis au séchage, suspendu à un couleuvre. Quant au moment tant attendu, celui du pressage, chacun souhaitait faire valoir ses forces athlétiques. Filles et garçons se sont succédés
Ces derniers sont remplacés par le brouilleur mécanique, et le pressoir pour le séchage manuel, ce qui ne change rien au goût, et à la qualité du produit. derrière les commandes du pressoir, Cette étape permet de vider la pâte de manioc de son eau, sous la pression exercée. Cette eau peut servir à fabriquer de l’empois. Cette méthode de séchage durera près de 15 heures. Au petit matin du mercredi, les collégiens étaient tous fascinés de constater la transformation du manioc. La pulpe pressurée était retirée du pressoir par petit lot, avant de passer à tamis, pour raffiner le couac et le débarrasser des grumeaux.
La pulpe pressurée était retirée du pressoir par petit lot, avant de passer à tamis, pour raffiner le couac et le débarrasser des grumeaux.
La centaine de kilo de manioc est passé par diverses étapes ici en farine de manioc
avant de faire monter la vapeur, et de jaunir sur la platine.
La platine est légèrement graissée, le bois sélectionné pour la mise à feu du four. La farine de manioc sur la platine doit être à bonne température.
Drainée de long en large et retournée en va et vient par les élèves à l’aide d’un râteau en bois, ils ont pu constaté la difficulté qu’apportait la préparation du couac et n’imaginaient même pas les méthodes d’antan.
La saveur exotique de la farine de manioc bien cuite a envahie le laboratoire et au bout, ce fût le réconfort. Pour le plaisir du palais et goûter à la finalité de ce produit du terroir, les collégiens se sont régalés devant un petit brunch de couac chaud au lait sucré.
M. J-L.Antoinette Il y a rien de plus motivant que de transmette à la génération future nos méthodes ancestrales, le savoir de notre patrimoine culinaire. Contrairement aux idées reçues, le couac du Brésil, se fabrique selon une méthodologie purement industrielle, et bien sûr avec des compléments chimiques, dans tout le maillon de production.
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