"Le point culminant de ces réunions a été l'approbation historique de la proposition du G8 d'annuler à 100% la dette" des pays les plus pauvres, a indiqué dimanche le président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, devant la presse à Washington, à l'issue de la réunion annuelle des 184 Etats membres de son institution.



"Nous avons maintenant un accord du G184", a-t-il plaisanté, en rappelant qu'à l'origine la proposition d'effacer 40 milliards de dollars de dette due par 18 des pays les plus pauvres de la planète avait été prise en juillet par le G8, forum des pays les plus riches et de la Russie. Cette dette est due à la Banque mondiale, au FMI et à la Banque africaine de développement. Au-delà des 18 pays concernés dans un premier temps, promesse a été faite d'étendre le dispositif à 20 autres.



Ces derniers devront avoir répondu à toutes les conditions dictées par le processus dit PPTE (pays pauvres très endettés) lancé en 1996 par la Banque mondiale et le FMI. A l'origine, cette initiative visait à alléger le fardeau de la dette des pays les plus démunis pour leur donner une chance d'un nouveau départ.



Les bénéficiaires doivent cependant s'engager à consacrer les sommes ainsi dégagées à la santé et l'éducation, par exemple, et à mener des réformes économiques en faveur de la réduction de la pauvreté. "En Afrique et dans le monde, les dirigeants de 38 pays n'auront plus à choisir entre dépenser pour leurs citoyens et rembourser des dettes impossibles, souvent héritées de gouvernements précédents", s'est réjoui M. Wolfowitz.



L'ensemble de la dette de ces 38 pays représentent, selon la Banque mondiale, près de 57 milliards de dollars les 18 élus Dix-huit pays, essentiellement africains, vont bénéficier de l'annulation de 40 milliards de dollars de dette. Ils pourraient être rejoints par vingt autres pays, portant à 56,7 milliards de dollars la totalité de la somme effacée.



Ces dettes ont été contractées auprès du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement.



La première vague d'effacement de dettes s'appliquera au Bénin, à la Bolivie, au Burkina Faso, à l'Ethiopie, au Ghana, au Guyana, au Honduras, à Madagascar, au Mali, à la Mauritanie, au Mozambique, au Nicaragua, au Niger, au Rwanda, au Sénégal, à la Tanzanie, à l'Ouganda et à la Zambie.



Les vingt autres pays sont le Burundi, le Cameroun, le Tchad, la République démocratique du Congo, la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Malawi, Sao Tomé et Principe, le Sierra Leone, la République Centrafricaine, les Comores, le Congo Brazzaville, la Côte d'Ivoire, le Laos, le Liberia, la Birmanie, la Somalie, le Soudan et le Togo.



Les 18 premiers pays ont été sélectionnés par les pays riches du G8 car ils avaient déjà réussi un examen de passage pour bénéficier d'une initiative d'allègement de la dette mise au point en 1996 par la Banque mondiale et le FMI, appelée initiative PPTE (pays pauvres très endettés).