Si on ne peut lier les deux faits, force est de constater que la rapidité de la sanction -justifiée au demeurant-peut aparaitre comme un baume sur la douleur d'un peuple sevré du mondial, qui va retrouver ses vieux demons de corruptions et de detournements de fonds publics. Selon une décision du ministre de l'Economie et des Finances, ces cinq agents chargés de la paie des fonctionnaires à la cellule informatique du ministère sont frappés d'une "suspension de toute activité pour faute lourde, sans préjudice des sanctions administratives et pénales".

La durée de la suspension dépendra des éventuelles poursuites, a-t-on ajouté.

Quelque 7.000 fonctionnaires camerounais avaient été privés du salaire de septembre, viré à leur insu dans des banques ou des établissements financiers à l'occasion du lancement d'une opération de sécurisation du paiement des agents de l'Etat.

Les autorités avaient reconnu, la semaine dernière, que ces salaires n'avaient pas atterri dans les banques indiquées par les fonctionnaires, mais dans des établissements inconnus des intéressés. La liste des "victimes" de ce dysfonctionnement et des guichets où ils pourraient recevoir leur dû avait été publiée dans la presse.

Une enquête rapide avait mis au jour la semaine dernière des actes de malveillance de personnels qui rejettent le nouveau mode de paiement, selon le gouvernement.

Jusqu'ici, les fonctionnaires recevaient leur salaire dans une perception du trésor. Mais, selon les autorités, ce système favorise le versement d'argent à des "milliers" de fonctionnaires fictifs ou décédés.

Le gouvernement a donc décidé de lancer cette opération de sécurisation, concernant 12.000 des 160.000 fonctionnaires camerounais.