Avec une population proche des 3.500 habitants, ce territoire faisant partie de la municipalité de Mahates (Bolívar) est situé à une heure et demie de Cartagena. Ici, la population afro colombienne s’accommode de maisons en bois et de routes non bitumées.

Pendant la colonisation, le terme palenque était utilisé pour les établissements politiquement structurés de noirs esclaves marron. Ces colonies disposaient de leurs propres modes de gouvernement et d’organisation sociale. Los palenques sont nés de la recherche de la liberté. Les esclaves préféraient fuir et se rebeller en constituant des hameaux partout où c’était possible, situés dans les zones les moins fréquentées, et entourés de forêts qui leur permettaient de se cacher de leurs poursuivants. Autour de 1710, ces hameaux évoluèrent au point de se transformer en palenques. Au Palenque de San Basilio, également connu comme le coin d’Afrique en Colombie, sont sauvegardées des traditions centenaires comme le lumbalú, un rituel religieux qui se tient lors des funérailles et au cours des neuf jours et neufs nuits suivants l’enterrement.

On joue le tambour et on chante pour le défunt autour du cercueil, car selon la croyance, le fait de chanter et de jouer le tambour facilite le passage du mort à l’autre vie. Les tambours constituent également un autre symbole du Palenque. Leurs ancêtres africains l’utilisaient pour communiquer et danser durant les jours de fête.

La communauté du Palenque de San Basilio conserve une conscience ethnique qui lui permet de se considérer comme un peuple spécifique, ayant la seule langue créole à base lexicale espagnole de la diaspora africaine sur le continent américain, une organisation sociale sui generis basée sur les ma-kuagro (groupes d’âges).

En 2004, l’UNESCO a déclaré le Palenque de San Basilio "chef-d'œuvre du Patrimoine Oral et Immatériel de l'Humanité". La reconnaissance mondiale de leurs traditions et coutumes, qui ont survécu durant des siècles vient en plus de la fierté qu’ils ressentent d’avoir été le premier peuple libre d’Amérique et d’être le berceau de grands joueurs de tambours et de champions de boxe.

Pour obtenir cet important mérite, les populations de San Basilio ont collectés toute la culture héritée de leurs ancêtres sur 144 pages, une vidéo de 10 minutes et des dizaines d’annexes avant de faire parvenir leur dossier à l’UNESCO.

Toute la communauté, dirigée par un conseil des anciens et la corporation qui organise le traditionnel Festival de Tambores, a participé pendant un an à la collecte des données.

Cette reconnaissance avait représentée pour les populations du palenque le soutien tant espéré des États du monde, mais surtout du Gouvernement National pour la réalisation d’un plan de développement élaboré par la communauté, projet qui se trouve entre les mains du Ministère de la Culture.

De plus, la communauté souhaite sauvegarder les traditions, œuvres d’investissement social pour l’amélioration des conditions de vie des populations et de la communauté afrocolombienne en général. Pour mieux connaitre cette communauté dont la préservation de ses coutumes et traditions représente un héritage important pour la culture afrolatine, veuillez visiter le site: http://www.palenquedesanbasilio.com

© caoba 2006

Traduit de l’espagnol par Guy Everard Mbarga

http://es.caoba.org/edicion4/mundoactual/basilio/article.html