un projet fascinant que certains ont voulu voir comme un Buena Vista Social Club de la musique garifuna. Wátina, qui a réuni autour des genres de musique traditionnels comme la festive paranda des artistes de Belize comme le septuagénaire Paul Nabor et les honduriens comme Aurelio Martínez, collectionne les critiques enthousiastes et a été choisi parmi les 10 disques de l’année par les critiques de Babelia.

En octobre, Palacio a reçu le Prix Womex et en novembre l’Unesco l’a nommé Artiste pour la Paix.

Né il y a 47 ans dans la petite localité de Barranco à Belize, Andy Palacio est mort dans la nuit de samedi. À l’initiative du premier ministre de son pays, un avion spécial l’avait transféré à Chicago pour y recevoir des soins suite à une hémorragie cérébrale. Un voyage qui s’est avéré vain. Il est tombé dans un coma durant le voyage. Ses producteurs et amis rappellent que, dans la culture garifuna, la mort d’un être aimé est une occasion de célébrer sa mémoire.

En 1635 deux navires espagnols firent naufrage face à l’île caribéenne de Saint Vincent et les africains survivants se mélangèrent aux indiens caribes: les garifunas sont descendants de ces hommes et femmes qui, décimés et expulsés par les anglais , durent se réfugier sur la côte atlantique de l’Amérique Centrale. Ils sont aujourd’hui près de 250.000 répartis entre le Nicaragua, le Honduras, le Guatemala et Belize. Et en 2001, l’ Unesco a déclaré leur langue, leur danse et leur musique Patrimoine Oral et Immatériel de l’Humanité.

La trajectoire d’Andy Palacio ne peut être comprise sans Iván Durán. Quand ils se rencontrèrent en 1995, Palacio était un chanteur de punta-rock, un style dansant influencé par le merengue et le zouk. C’est Durán qui allait le convaincre de se concentrer sur les racines de la musique garifuna. Iván Durán, fils de catalans, enregistra Wátina pour sa petite compagnie Stonetree Records et réussit à le faire distribuer par Cumbancha, la maison de disque de Jacob Edgar, qui avait déjà inclus des chansons de Palacio dans les compilations de Putumayo Caribe! Caribe! et Music from the Chocolate Lands.

"Je pense que l’un de mes rôles est d’être l’avocat le notre langue et de notre culture", déclarait-il il y a quelques mois à EL PAÍS. L’impact de Wátina avait amené Andy Palacio et le Colectivo Garífuna à faire des tournées aux États-Unis, au Canada et en Europe. On peut le voir dans La aventura garífuna, une série documentaire réalisée par Patricia Ferreira pour TVE.

Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga

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