Trina Robinson

Traduit de l'anglais par Guy Everard Mbarga

Par le biais de contact permanent et de conversations avec les gens dans ces pays, mes combats avec la langue et mon exposition à diverses coutumes, ethnicités, systèmes de pensée, religions, musique et nourritures locaux, je suis revenue de ce voyage avec un nouveau regard. De ce voyage transformatif, est née l’idée du Projet de Passage : Histoires de la Diaspora Africaine (The Passage Project: Stories from the African Diaspora ). Sa mission est de dépasser les idées traditionnelles de la race et de l’identité grâce aux témoignages de personnes vivant à travers le monde.

En gardant à l’esprit le fait que l’Afrique est le berceau de l’humanité, Le Projet de Passage promet d’aider les gens à reconnaitre leur propre connexion avec l’Afrique et les uns avec les autres. Ce travail évolutif comprend trois parties. La première partie consiste en un livre qui présente les témoignages et les images de membres de la Diaspora Africaine. Ici, les entrevues reflètent la manière dont les facteurs tels que l’environnement, le statut socio-économique et la localisation géographique contribuent à former l’identité. La seconde partie du Projet de Passage est une pièce de théâtre documentaire qui transforme les entrevues en monologues. On y retrouve encore des images en plus de vidéos et de la musique pour porter le processus de narration à un niveau renforcé pour la scène.

La dernière partie est un blog qui dresse la liste des informations et des événements au sein de la Diaspora Africaine, en plus de suivre la progression des parties livre et théâtre documentaire du Projet de Passage. Tandis que le blog est en ligne depuis Décembre 2007, la date prévue pour compléter le livre et la pièce de théâtre est fin 2009. En attendant, je prévois de rendre disponible des extraits du livre et des ateliers théâtraux. Un objectif important du Projet de Passage est d’aider des personnes apparemment différentes vivant à travers le monde à aller vers une appréciation plus profonde du mot communauté. Par ce biais, on commencera à comprendre la responsabilité que nous avons tous vis-à-vis de l’autre et l’on verra la quantité infinie d’influences interculturelles.

Les exemples illustrant cette idée comprennent l’influence de l’Afrique de l’Ouest sur le Tango Argentin, la Salsa colombienne et l’empreinte Yoruba sur les traditions religieuses telles que le Candomblé Brésilien et la Santéria Cubaine. Il y en a encore plus, comme les jeunes palestiniens examinant leur vie à travers le hip-hop, la musique et les patios distincts de la ville diverse de la Nouvelle Orléans, les influences Africaine sur les podiums des grands couturiers tels que Yves Saint Laurent et la connexion du Maroc avec la Chine par le biais du précieux thé à la menthe.

Tous ces exemples démontrent l’importance qu’il y a à se considérer les uns les autres comme étant parties d’une communauté plus vaste. Le Projet de Passage comprend les histoires de succès, de luttes, de créations et de styles de vie des gens. L’une de mes entrevues favorites a été avec un professeur zimbabwéen dont je garde le nom pour l’instant compte tenu du climat qui sévit actuellement dans le pays. Alors qu’on discutait des crises économique et politique que traverse le Zimbabwe, concernant l’appropriation des terres appartenant à des Blancs par le gouvernement, il disait : “La redistribution de la terre était nécessaire, mais elle devait se faire convenablement, sans qu’on ait besoin de se venger des injustices du passé. Les dirigeants devraient accepter que la beauté de la création se trouve dans la diversité. La société devrait ressembler à cela à tous les égards.” Ses mots embrassent véritablement ce qu’est le Projet de Passage.

Depuis mon voyage en Europe et en Afrique du Nord en 2002, j’ai continué à visiter le monde, en collectionnant des histoires de la Diaspora Africaine. J’ai parlé à des artistes, des poètes, des activistes, des docteurs, des gens d’affaires, des enseignants, des étudiants et à ceux qui se battent pour trouver leur place dans la société. Chacun d’eux est connecté à travers la Diaspora Africaine et dans leur voix j’entends la mienne. J’espère que d’autres ressentiront la même chose en lisant leurs histoires.

Trina Michelle Robinson est une écrivaine et une actrice vivant à New York et qui travaille actuellement en tant qu’éditrice-productrice freelance à T, le magazine de mode du New York Times. Pour plus d’information sur Le Projet de Passage. visitez www.passage-project.com ou envoyez un mail à Trina à trina@passage-project.com. http://vidaafrolatina.com/The_Passage_Project_High.html