Hommage à Simon Malley :


Au départ, l'idée était de créer un périodique de qualité qui prendrait la défense des peuples opprimés du tiers monde. C'était l'époque de la résistance anti-coloniale, de la lutte contre la domination occidentale, des premiers pas du mouvement national palestinien, de la guerre du Vietnam, de l'apartheid, époque où toute contestation contre l'ordre établi était dénoncée comme subversion prosoviétique.

Le 3 Octobre 1980, il avait été sommairement expulsé de France à la demande de certains dictateurs néo-coloniaux africains de l’époque (Bongo, Mobutu...) et sous l’ordre express du président Giscard d’Estaing, coupable d'avoir trop exercé sa liberté.

Huit mois plus tard, François Mitterrand triomphait aux élections présidentielles, ce qui entraînait son retour en homme libre et indépendant.

« Il », c'est Simon Malley, fondateur de la revue Afrique-Asie, militant tiers-mondiste égyptien, qui vient de décéder jeudi 7 Septembre à Paris à l'âge de 83 ans.




Djibouti : du nouveau dans l'affaire Borrel

Dernière magistrate chargée en date du dossier, la juge d’instruction Sophie Clément a réorienté l’enquête. L’entêtée soutient mordicus que son collègue a été assassiné, et a eu le culot de souhaiter mouiller le dictateur local, Omar Guelleh, son chef des services secrets, quelques généraux...

Les autorités françaises, elles, freinent des quatre fers, ne voulant froisser un pays ami qui abrite la plus importante base militaire tricolore à l’extérieur de la France.

Après avoir refusé de déclassifier des documents confidentiels concernant le juge Borrel, l’Etat a cet été accédé à une requête djiboutienne : que la cour internationale de justice, se saisisse de l’affaire.

L’objectif est simple : que soit transmis aux autorités de Djibouti le dossier d’instruction de « l’affaire Borrel ». Ce précieux sésame en main, les autorités djiboutiennes n’auront plus qu’à laisser travailler leur irréprochable justice.

Une chance, le droit français interdisant de juger deux fois une affaire, le débat sera clos.

Affaire à suivre donc...




Françafrique :


Comme je l'avais dis dans une note précédente (voir http://www.grioo.com/blogs/hbg/index.php/2006/07/28/1228-digressions-sur-le-tchad), la vitrine tchadienne est désormais présentable : c'est donc avec Idriss Déby que, dans ce que le ministère des Affaires étrangères vient de nommer « le cadre rénové de notre coopération bilatérale avec ce pays », Chirac vont discuter de l’avenir du Tchad - et de la région.

Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de l’avenir des Tchadiens, dont la volonté n’est pas prise en compte, mais de celui des affaires au Tchad, et au delà.

Ce dictateur, tout comme Paul Biya du Cameroun en Juillet, comme Omar Bongo du Gabon en Août, Faure Éyadéma en Septembre, viennent en commis-voyageurs pour brader les ressources africaines convoitées par les grandes puissances.

Ils vendent, au profit d’eux-mêmes, Total par exemple ne versant pas les royalties aux budgets des états, mais sur les comptes personnels de ces dictateurs et/ou de leur entourage.




Hissène Habré sera jugé au Sénégal :


Après avoir refusé de juger l'ancien dictateur tchadien Hissène Habré au Sénégal en 2001, la justice sénégalaise s'était déclarée incompétente en Novembre 2005 pour statuer sur une demande belge d'extradition.

En l'absence de toute poursuite judiciaire, la Belgique était en effet entrée dans le jeu, en vertu d'une loi relative à la protection des droits de l'Homme, qui autorise le jugement en territoire belge de toute personne accusée de violation des droits de l'homme, quelle que soit sa nationalité.

Le Sénégal avait ensuite porté l'affaire devant les instances de l'Union Africaine, afin que celle-ci décide de la marche à suivre, et suivant les recommandations de l'organisation panafricaine, Abdoulaye Wade a estimé que l'ancien dirigeant tchadien devrait être jugé en terre africaine, lors du sommet de l'Union africaine, à Banjul.

Hissène Habré, qui s'était réfugié au Sénégal en 1990, après avoir été renversé suite à un soulèvement mené sous la houlette de l'actuel dictateur, Idriss Déby, y sera donc jugé, et devra répondre d'accusations de violation des droits de l'Homme, au cours des huit ans passés à la tête de son pays.

Il faut toutefois observer une certaine prudence, aucune date n'ayant été encore fixée.