Les journaux, ce matin, reparlent encore du Paris Saint Germain, mais pas pour ses performances sportives.

Quand je suis arrivé dans la banlieue parisienne, à Noisy le Grand, venant de Marseille, j’ai été intrigué par des tags sur les murs de soutien à l’équipe de l’OM.

Je me suis rendu au Parc des Princes, et j’ai compris la différence. Insultes racistes, insécurité dues à la « couleur ». Je me retrouvais quarante ans en arrière, lorsqu’il fallait choisir ses heures et son quartier pour sortir avec une personne d’une autre couleur.

Les plus jeunes ne le savent peut-être pas : la société française a fait un certain chemin depuis l’époque de la fin de l’époque coloniale et des indépendances. Le savoir n’empêche pas de lutter encore contre l’intolérable.

Mais au Parc, impossible d’amener ses enfants. Vous l’avez fait, vous ?

Contrairement à Marseille, où au stade, à la suite du travail de Tapie, aucune tribune ne nous est interdite, où vous pouvez débarquer dans n’importe quel club de supporteurs, boire un coup dans une ambiance plutôt chaleureuse, surement métissée, l’apartheid ethnique violent s’est développé à Paris. Personne ne peut nous faire croire que la direction du club, la Mairie de Paris, et le Ministère de l’Intérieur n’y sont pour rien !

Le Ministre de l’Intérieur, grand supporteur du PSG, se tient au courant des agissements des hooligans :

Dans leur rapport « Hooliganisme : bilan de saison 2005-2006 », les RG estiment que le PSG, « leader du hooliganisme français », constitue « le fer de lance de la mouvance ultraviolente ». « La mouvance de hooligans du kop Boulogne » peut rassembler « 600 à 800 individus aguerris et déterminés » mais est « essentiellement constituée d'un groupe de fait dit « des indépendants » comprenant 300 personnes ». Cette mouvance « recrute parmi les membres les plus violents des associations d'ultras siégeant dans la même tribune comme les Gavroches, les Rangers ou les Boulogne Boys » et « draine 100 à 200 jeunes sympathisants issus des mouvances nationalistes et responsables des agressions racistes aux abords du Parc des Princes ». S'y ajoutent encore une vingtaine de « skinheads néonazis » et « les éléments les plus violents de la tribune Auteuil ». Sarkozy assiste souvent aux matchs, mais pas dans la même tribune.

Il serait de son devoir de faire arrêter les matchs afin d’interpeler sur le champ les auteurs de saluts nazis et autres insultes et mots d’ordre racistes contre les équipes et les joueurs. Un service d’ordre renforcé devrait assurer notre sécurité autour du stade.

La Mairie socialiste de Paris subventionne grassement le club. Elle n’a mis en place, depuis le temps, aucune stratégie de versement conditionnel de la subvention.

Quant à la direction du club, on peut s’interroger sur sa faiblesse souvent, et ici, de sa complicité. A-t-elle des raisons uniquement mercantiles ?

Selon le quotidien l'Equipe, le PSG a bel et bien suggéré une minute de silence avant le match de dimanche à Nantes, en hommage à l’ultra parisien. Elle a laissé faire à Nantes, sans commentaire, une marche de soutien. Le président du PSG, Alain Cayzac, a accepté le principe de payer une partie des frais d'hospitalisation de Mounir Douchaer, blessé au thorax par la balle qui fut fatale à son voisin de tribune.

Plus, les joueurs devront porter un brassard noir au cours du prochain match à Paris pour marquer leur participation au deuil de l’ultra raciste qui, selon toute vraisemblance, participait à un pogrom, où, il aurait pu d’un coup, tuer les deux ennemis fantasmatiques du Bloc Identitaire : juifs et noirs.

Les joueurs noirs accepteront-ils, à la Dieudonné, de porter le brassard à la mémoire de ceux qui les accueillent avec des cris de singe?

A voir…