Situé au cœur de la zone sylvo-pastorale, Gassane polarise plus de 40 villages. Ses populations essentiellement composées d’ethnies peul, wolof et Sérère sont soit des agriculteurs ou des éleveurs.

Les populations de Gassane dans l’arrondissement de Barkèdj (département de Linguère, région de Louga) sont confrontées à d’énormes difficultés d’approvisionnement en eau. Le forage vieux de 50 années ne parvient plus à satisfaire la forte demande en eau des habitants et du cheptel. La principale difficulté des populations de ce terroir est l’approvisionnement en eau potable. Pourtant c’est un village qui fait partie des premiers du Djolof à se doter d’un forage. Mais, vieux aujourd’hui de cinquante ans, l’infrastructure ne parvient plus à satisfaire la très forte demande en eau des populations et du cheptel. A l’époque, nous apprend-on, le village n’était qu’une petite bourgade avec jusque quelques dizaines de concessions. Avec l’évolution du temps, une dizaine de décennies plus tard, Gassane, devenu chef-lieu de communauté rurale du même nom, est désormais le centre des affaires de beaucoup de localités et soudain reste très peuplé. Cependant, son forage, n’a pas, lui, suivi cette évolution. De 1950 à nos jours, il n’a pas fait l’objet d’une seule action de réhabilitation, et surtout l’adaptation au rythme de croissance démographique du village. Avec des équipements obsolètes, le forage de Gassane ne parvient plus à satisfaire les besoins en eau de la localité et celles qui y dépendent. Chaque jour, une bousculade monstre se crée autour du bassin à terre du forage qui ne dispose pas encore de château d’eau. Le réservoir à ciel ouvert créé chaque année des accidents et même l’on parle de jeunes talibés qui y sont tombés dix fois de suite et retrouvés le corps sans vie. S’y ajoute la menace qui pèse sur la santé des populations dont la plupart sont atteintes de maladies hydriques, faute d’hygiène. « A chaque fois on se retrouve pour laver le réservoir d’où nous sortons beaucoup de saleté qu’on ne peut imaginer », explique Abdou Yama Samb, un jeune du village. Selon lui cette situation est source de plusieurs maladies et cela reste une préoccupation fondamentale des populations qui ne savent plus à quel saint se vouer. Pour surmonter ces difficultés elles ne demandent qu’une chose, la construction d’un château d’eau. Une vieille revendication longtemps portée à la connaissance des plus hautes autorités du pays qui tardent à réagir. La seule et unique voie qui peut soulager ces populations de Gassane de leur soif et de la maladie.

OUSMANE MBENGUE