Selon le journal burkinabè L'OBSERVATEUR PAALGA, une ONG vient de lancer une campagne en vue d'assurer la représentation des femmes au sein des municipalités locales a au moins 30%.

La question de la représentativité féminine dans les milieux de décision est aussi d'actualité en Ile Maurice, ou l'on murmure également un quota d'au moins 30%. Le journal L'EXPRESS rapporte que ce quota a été décidé de commun accord par l'ensemble de la communauté des états de l'Afrique australe (SADC), dont Maurice fait partie. Cela signifie que l'Angola, le Botswana, la RDC, l'Afrique du sud, le Malawi, le Mozambique, la Namibie, le Swaziland, la Tanzanie, la Zambie, le Zimbabwe et le Lesotho seront tous frappés par la mesure.

Or il s'avère que le dernier pays cité - l'illustre Royaume du Lesotho - nous a déja offert l'avant-gout de ce qui promet d'etre un cataclysme socio-culturel.

En effet, alors que tous les yeux étaient braqués sur l'élection au Togo, un autre scrutin se déroulait la fin du mois dernier au Lesotho, avec un enjeu de taille : la mise en application de l'exigence selon laquelle AU MOINS un tiers des sièges devraient être réservés aux femmes.

EN fin de compte, l'élection du Lesotho a été affectée par un taux de participation faible, que certains analystes ont attribué justement à la fameuse loi de parité.

Avant même le scrutin, le site AFROL.COM prédisait déja un boycott de la gent masculine sur ce qui aux yeux de beaucoup apparaissait comme "l'élection des femmes", et une coalition des partis d'opposition avait appelé au boycott à cause des fameux quotas.

Que le pays des hommes intègres veuille se transformer en pays de femmes intègres n'est pas le problème. De toute facon, l'heure n'est plus aux slogans mysogynes de tendance talibanesque ("les femmes ne sont bonnes qu'a cuisiner et faire des enfants"). Bien au contraire, il existe un consensus plus ou moins scientifique sur le fait que le développement durable en Afrique passe par "l'empowerment" des femmes. L'ennui, c'est la manière avec laquelle cette parité veut s'imposer.

Ironie du sort, en Ile Maurice c'est justement une voix féminine qui s'est opposée le plus farouchement à l'idée des quotas: Sheila Bappoo du parti travailliste. S'agit-il d'un cas de cynisme? Loin de là.

Que l'Union Européenne mandate une représentation paritaire absolue entre ces membres n'est que normal (Article I-3, 3 du projet de Constitution), l'écart sur le plan éducatif est presque inexistant; mais en Afrique, imposer des quotas revient simplement à mettre la charrue avant les boeufs.

Plutot que de mandater des quotas, pourquoi ne pas commencer par un travail de fond, comme par exemple l'éducation absolument gratuite pour les personnes de sexe féminin?

Le danger avec les quotas, c'est ce qui se passe lorsqu'il n'y a aucune femme valable: on se retrouve avec une députée, un médecin, un enseignant, un chirurgien, un pédiatre, ou un pilote pas tout à fait qualifié, mais qu'on est obligé d'accepter pour répondre à une exigence légale... Imaginez la catastrophe!

Fort heureusement, au Faso on l'a compris, et l'ONG en question (Coalition burkinabè pour les Droits de la Femme) a choisi de sensibiliser et encourager les femmes à plus de participation, plutot que de forcer le gouvernement à imposer la parité. Homme ou femme, peu importe, le tout c'est d'avoir des véritables professionels à la place qu'il faut...