Cheikh Anta Diop
Par saswkash, lundi 24 juillet 2006 à 03:08 :: Général :: #1217 :: rss
Cheikh Anta Diop : Pionnier et prophète de la Renaissance africaine en 1948
Bien que rien n’ait été fait pour associer l’image de Cheikh Anta Diop aux évènements culturels et sportifs marquant cette Can d’Egypte, l’histoire et le destin semblent avoir rattrapé un impardonnable oubli : C’est bien Cheikh Anta Diop, à travers ses recherches et travaux scientifiques, qui est parvenu à démontrer que les origines de l’humanité se trouvaient dans les civilisations de la vallée du Nil, et que l’Egypte était le berceau de la civilisation humaine. Le match Egypte – Sénégal n’est donc pas seulement une rencontre sportive. C’est aussi un moment de l’histoire, dans la mesure où il se déroule le jour même de l’anniversaire de la mort de l’intellectuel sénégalais que le monde entier a reconnu comme un savant. Grâce à son immense contribution à la connaissance de l’Egypte pharaonique. Premier égyptologue d’Afrique et surnommé “ le dernier pharaon ”, Cheikh Anta Diop n’était pas un intellectuel des amphithéâtres. Il passait le clair de son temps entre les laboratoires et les colloques internationaux. Pour faire avancer les recherches en sciences humaines et en sciences exactes ; partager les savoirs et les expériences et surtout rétablir la place de l’Afrique noire dans l’histoire universelle. A travers des débats houleux et contradictoires. Convaincu que : “ l’Egypte jouera, dans la culture africaine repensée et rénovée, le même rôle que les antiguités gréco-latines dans la culture occidentale ” (extrait de civilisation ou Barbarie, Paris, présence africaine, 1981, page 12), Cheikh Anta Diop a montré le chemin à suivre. Il pense que le chemin du salut du continent passe par un retour à l’Egypte ; dans tous les domaines de la culture (lire la contribution de Médard Nono Ndefo). Détermination. Pionnier et prophète de la Renaissance africaine en 1948, Cheikh Anta Diop a vite et très tôt compris la nécessité pour l’Afrique de s’unir (voir son article publié dans Jeune Afrique en 1965). A l’instar de l’ancien président ghanéen Kwame Nkrumah, le savant sénégalais a toujours milité pour la création d’un Etat fédéral démocratique africain englobant l’ensemble des Etats du continent. Même si tus les chefs d’Etat et de gouvernement ne partagent pas cette façon de voir les choses, l’idée fait son chemin. La transformation de l’Organisation de l’Unité africaine (Oua) en Union africaine montre bien que rien n’est statique. Il y a eu des progrès révélateurs de l’ouverture de l’Afrique à la modernité. Mieux, l’avènement de l’Union africaine indique l’entrée de l’Organisation panafricaine dans un processus irréversible. On comprend alors pourquoi l’égyptologue Dou kaya qui nous a accordé un entretien (lire l’interview) dans ce dossier est plein d’espoir. Au sujet justement parmi ses responsables des fervents disciples de Cheikh Anta Diop. Ce grand homme qui nous a quitté, mais dont la puissance de l’œuvre rappelle sans cesse l’étendue de notre dette vis-à-vis de lui. Ce chercheur fidèle a un idéal et d’une intégrité morale et intellectuelle infaillible. Sa détermination était basée sur des convictions solides. Une attitude inhabituelle dans un continent malade de la trahison et de l’échec des clercs. Complot. Le silence et l’indifférence, voire le mépris affiché par certaines autorités africaines à l’endroit du P. Cheikh Anta Diop sont incompréhensibles, inadmissibles et désespérants. Tout se passe comme si ce digne fils de l’Afrique, qui nous a rendu si fier de notre histoire, est toujours la victime d’un complot ourdi par les ennemis de la vérité historique et scientifique vingt ans après sa disparition ! Comment comprendre cet ostracisme ? L’héritage de Cheikh Anta Diop doit être assumé, approfondi et développé par tous ceux et celles qui se soucient du devenir de l’Afrique qu’il a tant aimé.
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Ajouter un commentaire