paradoxe Grioonaute
Inscrit le: 12 Juil 2004 Messages: 21
|
Posté le: Lun 12 Juil 2004 21:22 Sujet du message: « Médiatisation à deux vitesses , Sociétés à deux vitesses » |
|
|
« Médiatisation à deux vitesses , Sociétés à deux vitesses »
Il est clair qu’une agression comme celle qui s’est produite dans le RER D entre Louvres et Garges Sarcelles ne peut être ignorée et doit être fermement condamnée et les auteurs punis.
Au jour d’aujourd’hui , en France tout le monde semble être en harmonie pour dire que le racisme et l’antisémitisme doivent être combattu et tout le monde doit être vigilant.
Seulement voilà , il y a des choses qui me dérangent dans la façon avec laquelle les médias font voir les choses. Il y a dans l’ambiance un racisme médiatique qui est là.
Je pense que les noirs et les autres sont tout autant victimes d’actes racistes mais le problème , c’est qu’ils ne peuvent pas être comptabilisés comme tels car pour la plupart du temps pour ne pas dire souvent, c’est la Police qui est impliquée. Dans cette configuration des choses , chacun sait qu’il ne faut pas compter sur la justice pour que Justice soit rendue.
Le sentiment qu’on parle de certaines formes de racisme et pas d’autres, que lorsqu’une personne de notre communauté est victime d’une bavure policière, il ne se passe rien (…). Cela crée un sentiment du deux poids deux mesures». Surtout lorsqu’au plus haut niveau de l’Etat, on appelle à la mobilisation et au sursaut au risque d’une dramatisation du message et d’une institutionnalisation de l’indignation.
On s'en fout de nous !
C’est le Journal de l’île, dans son édition du 20 mai dernier, qui révélait cette triste affaire de violence policière dont a été victime à Paris Patrick Marouvin, un Saint-Paulois installé en Grande-Bretagne, steward chez British Airways. Devant l’indifférence générale suscitée par cette histoire, un comité de soutien au jeune homme s’est récemment constitué.
Patrick Marouvin s’était vu infliger une sévère correction par une équipe de jeunes flics sans doute encore grisés par la sarko-mania ambiante qui s’est propagée à la faveur du show que le petit Nicolas a présenté aux téléspectateurs durant son passage télévisé place Beauvau. Nos agents, tout investis de leur mission de défense de l’ordre public et de protection des citoyens, avaient surpris le malotru qui osait traverser la chaussée en dehors des clous, dans une rue absolument déserte, à 23 H 30 alors qu’il venait de raccompagner une amie chez elle. Heureusement pour la République, la sûreté de l’Etat n’est pas demeurée en péril bien longtemps : n’écoutant que son courage, la bleusaille a fondu sur ce dangereux individu, avant de le menotter, de lui asséner un violent coup dans les parties, et de le placer bien “au frais”, en garde-à-vue, afin qu’il entreprenne une intense introspection sur la gravité de ses actes. Ses efforts de responsabilisation ont malheureusement été interrompus, eu égard à la gravité de ses blessures aux testicules. Après trois heures de GAV, il a été admis aux urgences de l’Hôpital-Dieu, avant d’être transféré le lendemain à l’hôpital Tenon pour y être opéré d’une hydrocèle, pathologie susceptible d’entraîner des séquelles irréversibles.
APATHIQUE RÉUNION
Petit détail qui n’a aucune importance : Patrick Marouvin est noir. Petit détail qui a son importance : Patrick Marouvin n’est pas un “jeune sauvageon” de banlieue désargenté et sans éducation,
il porte plainte devant plusieurs juridictions. Petit détail salutaire pour les rares infrastructures publiques encore débouts sur l’île de beauté, Patrick Marouvin n’est pas Corse.... Parce qu’assez curieusement, cette affaire de bavure caractérisée, bien connotée de discrimination raciale, n’a pas ému grand-monde à la Réunion, sur l’île natale de la victime, ici, chez nous. La classe politique locale, plus inféodée que jamais aux responsables Parisiens, n’a pas soulevé le moindre murmure d’indignation. Pas plus (ou si peu) de réactions venues du tissu associatif... Pourtant, le Saint-Paulois garde des séquelles du passage à tabac, et à ce jour, il n’a toujours pas repris le travail. L’employé de British Airways perd en outre d’importantes primes de vol dans une législation du travail anglaise beaucoup moins “providentielle” que la nôtre quant à la gestion des arrêts-maladie et autres incapacités de travail. C’est sur ce constat d’une totale indifférence des responsables locaux tout horizons confondus, que le docteur Max Rallon a décidé de mobiliser l’opinion sur cette histoire, dont la gravité n’est semble-t-il pas appréciée à sa juste valeur.
Avec le président du Groupe de recherche sur l’archéologie et l’histoire de la terre réunionnaise (Grather), Marc Kichnapanaïdou, l’ancien radiologue a monté un comité de soutien qui en appelle à toutes les bonnes volontés. Max Rallon, considéré comme un notable sur une île dont il a activement participé au développement économique et hospitalier, a déjà adressé plusieurs courriers aux élus locaux, au ministre de l’Intérieur, ainsi qu’au Président de l’Assemblée Nationale.
Le comité, qui se réunit vendredi prochain en mairie de Saint-Paul, réclame que “toute la lumière soit faite sur cette affaire, et que saisie, l’Inspection générale des services (IGS) aboutisse rapidement dans ses investigations”
Source :
http://www.clicanoo.com/articles/article.asp?id=79598
Le Réunionnais frappé et maltraité par des gardiens de la paix parisiens alors qu’il était gravement malade, est mort ,à son domicile des Yvelines, entouré de sa famille.
Il n’ y a pas eu de miracle. Jean-Luc Fatol, ce Réunionnais en phase terminale d’un cancer à l’estomac, qui avait été matraqué puis placé en garde à vue sans motif sérieux par des gardiens de la paix de la région parisienne devant son domicile, le 31 mai dernier, s’est éteint hier aux premières heures du jour. Dans son appartement de Meulan (Yvelines), là où Jean-Luc Fatol avait souhaité passer les derniers moments de sa vie, entouré de sa femme Sylvie et de ses deux fils Thomas (16 ans) et Thibault (13 ans), l’heure n’est pas à la polémique mais au chagrin. Depuis le lamentable épisode policier, l’état de santé de Jean-Luc Fatol s’était dégradé. Dimanche dernier, après une très mauvaise nuit, il avait dû être hospitalisé d’urgence au service de cancérologie de l’hôpital de Mantes-la-Jolie. Dès le lendemain, les médecins devaient le placer sous assistance respiratoire. C’en était trop, et Jean-Luc Fatol demandait à rentrer chez lui. “Il était prêt à arracher les tuyaux, nous avait confié sa sœur Claudine. Il savait qu’il ne lui restait que très peu de temps à vivre. Il ne voulait pas mourir à l’hôpital. Il ne voulait pas d’acharnement thérapeutique”. Dès le lendemain, alors qu’après une bouleversante communication téléphonique avec son frère Claudine prenait l’avion à Gillot pour Paris, Jean-Luc Fatol, médicalisé, était ramené chez lui en ambulance . “Il est resté conscient jusqu’au dernier instant, explique son avocate et amie maître Horia Dazi Masni. Il n’avait plus la force de parler depuis deux jours mais il communiquait avec les siens par hochements de la tête, clignements des yeux ou pressions de la main. La morphine lui permettait de ne pas souffrir. Il était paisible, avec ses proches”.
“Sa constitution de sportif lui a permis de repousser longtemps l’échéance. La maladie l’a frappé en 2002 et nous sommes en 2004”, lance Claudine. C’était un vrai miracle qu’il soit toujours là. Et nous tous qui l’aimions, nous voulions croire qu’il y en aurait d’autres. Nous voulions le revoir à La Réunion cet été. Et même encore à Saint-Denis pour les fêtes de Noël. J’étais certaine qu’il allait à nouveau déjouer les pronostics des médecins”
Mais cette fois la maladie l’a vaincu.
Christian Chardon
http://www.clicanoo.com/articles/article.asp?id=80797 |
|