
Les opérations de vote pour l'élection du président et des députés à l'Assemblée nationale du Nigeria ont démarré dans la majeure partie du pays, les électeurs participant ainsi à la seconde étape des élections appelées à marquer le premier passage de pouvoir entre deux administrations élues au cours des 47 années d'indépendance du pays.
Les 61 millions d'électeurs nigérians doivent d'abord faire vérifier la validité de leur statut avant de voter dans l'un des 120.000 bureaux de vote éparpillés dans le pays.
Les 65 millions de bulletins de vote, qui avaient dû être réimprimés suite à la décision de la Cour suprême rétablissant le vice-président Atiku Abubakar dans ses droits de candidat, ont été réceptionnés vendredi, tard dans la soirée, causant ainsi de graves soucis quant à la distribution du matériel électoral dans cet immense pays.
Ces élections ont pour enjeux les postes de président et de vice- président de la République, ainsi que les 360 sièges de membres de la Chambre des Représentants, la chambre basse du parlement.
Vingt-cinq candidats, représentant la moitié des 50 partis politiques du pays, briguent la succession du président Olusegun Obasanjo, la Constitution interdisant au président de servir plus de deux mandats de quatre ans chacun.
Le candidat du parti au pouvoir, Umar Musa Yar'Adua, le vice- président Atiku Abubakar, porte-drapeau de Action Congress (AC, opposition) et Muhammadu Buhari du All Nigeria peoples party (ANPP), sont considérés comme les favoris du scrutin.
Pour être élu, un candidat doit recueillir la majorité des suffrages exprimés et également remporter 25% des suffrages exprimés dans 24 des 36 Etats du pays.
Il est prévu un second tour, qui se tiendra dans un mois, si aucun vainqueur n'est désigné à l'issue du scrutin d'aujourd'hui.
La Commission électorale nationale indépendante (INEC) avait repoussé de deux heures l'ouverture des bureaux de vote afin de prévenir la répétition des perturbations causées par les importants retards qui avaient été enregistrés au cours des élections régionales de samedi dernier.
Il semble, cependant, que cette modification des heures d'ouverture des bureaux de vote (de 10 heures à 17 heures au lieu de 08 heures à 15 heures) n'a pas eu de réels effets, la réception du matériel électoral s'étant encore une fois fait avec du retard dans la capitale commerciale, Lagos, et dans d'autres parties du pays.
Les opérations de vote ont également été suspendues dans certaines zones de Lagos, du sud-est de l'Etat d'Abia et dans l'Etat du Delta, dans la riche région pétrolifère du Delta du Niger, en raison de certaines omissions notées sur les bulletins de vote.
Les craintes de violences pendant le scrutin ont été exacerbées par les incidents enregistrés avant les élections, notamment l'attaque enregistrée vendredi contre des bâtiments administratifs à Yenagoa, dans l'Etat pétrolier de Bayelsa. Cet incident serait le fait de supposés militants.
Aucune perte en vie humaine n'a été heureusement enregistrée au cours de cet incident, qui aurait ciblé Goodluck Jonathan, candidat du parti au pouvoir au poste de vice-président, qui est également gouverneur de l'Etat.
De même, selon les informations livrées samedi par la police, un attentat aurait eu lieu contre le siège de l'INEC, à Abuja, à l'aide d'un camion citerne rempli de bouteilles de gaz qui a été lancé contre le bâtiment, l'accélérateur bloqué par un caillou.
Le véhicule a heureusement heurté un Poteau, qui a arrêté sa course, si bien qu'il n'a pas pu atteindre sa cible.
50 personnes environ ont été tuées la semaine dernière, au cours des élections régionales, un scrutin faussé, de l'avis de l'opposition, par les fraudes massives orchestrées par le parti au pouvoir, finalement sorti largement vainqueur de cette consultation. |