
Le président de la Commission nationale électorale indépendante (INEC), Maurice Iwu, a affirmé que les élections présidentielle et législatives de samedi ont été "libres et transparentes", jugeant satisfaisante à 80% l'organisation par l'INEC de ce scrutin pourtant caractérisé par la violence et un faible taux de participation.
"Les élections ont été une grande réussite, nous n'avons jamais pu arriver jusque-là", a déclaré M. Iwu, lors d'une conférence de presse post-électorale tenue samedi à Abuja.
Ce scrutin, qui marque la seconde étape des élections générales au Nigeria débuté le 14 avril dernier par l'élection des gouverneurs et des parlements régionaux, a été largement critiqué.
Ces critiques ont principalement porté sur le retard noté dans l'arrivée des responsables de l'élection et du matériel électoral au niveau des bureaux de vote, ainsi que sur la violence, la fraude et les allégations d'intimidation émises par l'opposition.
Au moins deux des principaux candidats présidentiels, Muhammadu Buhari du Parti de tous les peuples du Nigeria (ANPP) et son homologue de Action Congress (AC), Atiku Abubakar, ont souligné d'énormes failles dans ce scrutin.
Le bureau de l'INEC au nord de la ville de Daura, la ville natale de Buhari, a été rasée par une foule en colère qui s'est offusquée d'avoir attendu indéfiniment le matériel électoral, tandis que 16 policiers ont trouvé la mort au cours d'émeutes pré-électorales et dans un accident de la circulation.
Pourtant M. Iwu a insisté sur le fait que "personne n'a été importuné" pendant les élections, accusant ceux qui critiquent le déroulement du scrutin de chercher à "semer la confusion dans le pays".
Il a cependant reconnu le retard dans la livraison des 65 millions de bulletins de vote dans la plupart des 120.000 bureaux de vote à travers le pays, mais en a attribué la responsabilité au verdict tardif de la Cour suprême rejetant la disqualification prononcée par par l'INEC à l'encontre de M. Abubakar.
Le président de l'INEC a également reconnu que les bulletins de vote nouvellement imprimés n'avaient pas de numéro de série, à cause du court délai accordé aux imprimeurs.
Mais, il a déclaré que ces problèmes ne sont pas en mesure d'ébranler le déroulement du scrutin, considéré comme la première élection à devoir transférer le pouvoir d'un gouvernements civil à un autre, au cours des 47 annnées d'indépendance du Nigeria, essentiellement marquées par la dictature militaire.
M. Iwu a contesté les déclarations sur le faible taux de participation au scrutin de samedi dernier, soulignant que la situation réelle sera connue après la publication des résultats.
Beaucoup d'observateurs s'attendent à ce que le président Olusegun Olusanjo, dont le Parti démocratique des peuples du Nigeria (PDP) arrive en tête au vu des résultats rendus publics sur les élections régionales et fédérales, transmette le pouvoir le mois prochain à son successeur et candidat présidentiel du PDP, Umar Musa Yar'Adua. |