
Des Kenyanes ont vivement marqué leur désaccord à cause d'une amende infligée à un homme qui a enceintée sa fille de 16 ans, réclamant en lieu et place la castration pure et simple du père incestueux.
Le journal The East African Standard rapporte qu'un conseil des anciens de Butere, une localité située à 400 km à l'ouest de Nairobi, a reconnu un homme de 50 ans coupable d'avoir eu des relations sexuelles avec sa fille, qui est tombée enceinte.
Il a été condamné à payer quatre têtes de boeufs, une chèvre et une poule qui servira lors de la cérémonie de purification, avant d'être soumis à une séance de bastonnade rituelle, conformément aux coutumes de la communauté.
Toutefois ce verdict n'a pas été du goût des femmes qui l'ont trouvé dérisoire, estimant que le délit mérite une punition plus sévère, comme la castration.
"Castrez-le ! Castrez-le !" ont crié les femmes au moment où le président des anciens, Geoffrey Akhweresa, lisait le verdict.
L'homme aurait reconnu sa culpabilité lors de sa comparution devant le conseil, s'empressant d'imputer la faute au surnaturel.
"Les démons ont dû s'emparer de moi pour faire ce que j'ai fait", aurait dit l'homme dont le nom n'a pas été divulgué.
Les femmes, catégoriques, ont refusé ces explications, exigeant la castration du père incestueux, "démons ou pas démons". Il a fallu beaucoup de persuasion de la part d'Akhweresa pour calmer les femmes en colère qui ont dit que les coutumes de leur tribu, les Luhyas, imposent des punitions plus sévères.
D'après le président des anciens, les personnes coupables d'inceste doivent soit être lapidées à mort, soit avoir la tête percée par un bâton pointu introduit dans les deux oreilles, soit être simplement expulsé de la communauté.
"Mais après les consultations qui ont suivi le rituel de la bastonnade, les anciens ont infligé cette amende compte tenu des circonstances", a-t-il expliqué, prévenant toutefois que des mesures plus sévères seraient pris à l'avenir contre tout pervers sexuels.
Les anciens ont alors ordonné que deux têtes de boeufs soient données à la mère de la victime et que les deux autres soient sacrifiés sur un lieu de pèlerinage local. |