
Le président de l'Union internationale de la presse francophone (UPF) Hervé Bourges a appelé les journalistes "à plus de responsabilité même s'ils exercent un métier passionnant jalonné d'embûches".
M. Bourges, qui s'exprimait devant les 35-èmes assises de l'UPF ouvertes mardi et qui se poursuivent mercredi à Libreville (Gabon) axées sur la formation et le perfectionnement des journalistes, a prêché pour "la qualité et la fiabilité des informations diffusées, pour le plus grand bien des populations dont la demande en la matière ne cesse de croître avec l'avènement de l'Internet et de la télévision numérique".
"Face aux questions nouvelles que posent la déontologie, le traitement des questions judiciaires, l'évolution de la presse grand public et le formidable développement de la presse professionnelle, les journalistes doivent être formés et spécialisés", a-t-il recommandé aux 150 participants à ces assises annuelles.
Il s'agit, selon M. Bourges, "de lancer ensemble des pistes (...) de donner à la formation des journalistes francophones un nouvel élan".
Selon lui, un constat se dégage : si la presse africaine s'est battue pour obtenir la liberté d'expression, il demeure que, dans la plupart des cas, les journaux proches du pouvoir ne sont que le reflet des activités et des points de vue des gouvernements.
Quant à la télévision, elle est handicapée par le manque d'équipements de pointe et la pauvreté des moyens de production locale.
Les médias privés, motivés par le profit et par l'intérêt des lecteurs, se montrent peu intéressés à traiter des questions d'éducation et de développement, en dehors des scandales et de certaines périodes riches en actualités.
Les faits sont souvent présentés sous leurs aspects négatifs ; les erreurs des responsables, les difficultés des parents, les comportements déviants des uns et des autres sont traités superficiellement.
Pour de nombreux observateurs présents à Libreville, les rédactions des médias africains doivent avoir des spécialistes dans les différents domaines du développement, à savoir l'agriculture, l'éducation, l'enseignement, la santé, l'économie et les finances.
Dans la plupart des cas, l'amélioration du niveau d'éducation du journaliste africain ne s'est pas traduite en compétences. Comme solution pour briser ce cercle, les participants suggèrent la formation, la spécialisation des journalistes et la création d'unités d'information et de communication.
Créée dans les années 50, l'UPF est présente dans 140 pays et compte environ 3.000 membres. Ses assises à Libreville s'achèvent le 8 novembre prochain. |