
Un groupe militant séparatiste a revendiqué la paternité de l'attentat de vendredi dans l'Etat pétrolier de Bayelsa, au Nigeria, affirmant que cet acte avait pour finalité d'attirer l'attention sur la fraude électorale dans la région du Delta, également riche en pétrole, a-t-on appris lundi, de la presse locale.
Les médias citent un communiqué de ce groupe, auparavant inconnu, qui se désigne sous l'appellation de "Combattants de la liberté de tous les territoires ijaws".
Des militants armés avaient attaqué des bâtiments administratifs dans la capitale de l'Etat du Bayelsa, Yenagoa, la veille de l'élection présidentielle et des législatives du 21 avril, une initiative que le gouvernement de l'Etat avait qualifiée d'acte visant à semer la panique au sein de la population et à fausser le scrutin.
Le gouverneur de l'Etat, Goodluck Jonathan, également candidat du Parti démocratique populaire (PDP, au pouvoir), à la vice- présidence, se serait échappé peu après du bâtiment assiégé.
Selon le groupe, cette attaque "avait attiré l'attention de la communauté locale et internationale sur l'injustice dont les ijaws et toute la région du Delta du Niger" avaient été victimes à l'occasion des élections locales du 14 avril 2007, organisées pour désigner le gouverneur et les parlementaires de cet Etat pétrolier.
Le parti au pouvoir avait largement remporté les élections dans la région, même si l'opposition estime que le scrutin n'a pas pu se dérouler dans de nombreuses parties du territoire national.
Le groupe ayant revendiqué l'attentat annonce que le Delta du Niger ne connaîtra pas la paix tant que "des élections libres et équitables" ne seront pas organisées dans tous les territoires de la région.
Il indique que le président Olusegun Obasanjo et le PDP avaient décidé d'imposer la personne de leur choix au peuple ijaw, sans se soucier des sentiments des populations, en organisant des élections manifestement truquées.
Le groupe a également réclamé la libération de toutes les personnalités ijaws en détention, notamment l'ancien gouverneur Diepreye Alamieyeseigha et le chef de milice Mujahid Asari- Dokubo. |