
En 1984, Deborah Sykes, une jeune journaliste reporter blanche est agressée, violée, sodomisée et poignardée à mort à quelques pas de l’immeuble où elle travaillait à Winston-Salem, en Caroline du Nord.
Bien qu’il n’y ait pas de preuves physiques l’impliquant, Darryl Hunt, un jeune homme noir de 19 ans, fut arrêté pour le meurtre et condamné à la prison à perpétuité (échappant d'une voix à la peine de mort après délibération du jury). Dix années plus tard, des tests ADN prouvèrent qu’il n’avait pas violé la journaliste et jetèrent donc de sérieux doutes sur son implication dans le meurtre.
Et pourtant Hunt ne fut pas libéré pour autant puisqu’il passa dix années supplémentaires derrière les barreaux. Pour un crime qu’il n’avait pas commis. Un documentaire de la chaîne américaine HBO, "The trials of Darryl Hunt" (les procès de Darryl Hunt) revient sur cette édifiante histoire, malheureusement assez courante aux Etats-Unis où de nombreux détenus ont été innocentés grâce à des tests ADN.
Jerry Miller, un vétéran de l’armée âgé de 48 ans, est ainsi devenu le 200ème condamné innocenté grâce à des analystes ADN selon l’association Innocence Project qui se bat depuis 1989 contre les erreurs judiciaires. Miller a passé 25 ans en prison pour un viol qu’il n’avait pas commis.
Les cas de viols sont très révélateurs des dysfonctionnements de la justice américaine. Seulement 12 % des agressions sexuelles sont interraciales. Pourtant, selon des statistiques du département de la justice, 128 des 200 personnes libérées grâce aux tests ADN étaient des détenus noirs accusés d’agression sexuelle sur des femmes blanches.
Darryl Hunt a pour sa part reçu 1,65 millions de dollars de dommages et intérêts à la suite d’un règlement à l’amiable intervenu en février 2007. La ville de Winston Salem lui a également présenté des excuses formellesa tenu à souligner que les procédures d'identification de potentiels agresseurs avaient changé depuis l'affaire Hunt.
[Ci-dessous la bande annonce du documentaire] |