
Le ministre belge des Affaires étrangères, Karel de Gucht, quittera Bruxelles lundi pour un voyage qui le conduira au Soudan puis au Tchad, a-t-on appris vendredi de source officielle.
Selon une source gouvernementale belge, le chef de la diplomatie belge sera reçu à Khartoum par les plus hautes autorités soudanises avec lesquelles il s'entretiendra de la situation au Darfour.
Le Conseil de sécurité de l'ONU, dont la Belgique est devenue membre non permanent depuis le 1er janvier, exhorte le gouvernement soudanais à accepter l'envoi de 3.000 casques bleus en appui aux 7.000 soldats de la Mission militaire de l'Union africaine au Soudan (AMIS), présente sur le terrain.
En dépit d'un accord intervenu entre l'ONU, l'UA et le Soudan, "le module d'appui lourd" de l'ONU à l'AMIS n'est toujours pas déployé, le gouvernement soudanais refusant que soient envoyés 7 hélicoptères d'attaque chargés d'assurer la sécurité des casques bleus.
Au cours d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne en début de semaine au Luxembourg, les chefs de la diplomatie européenne ont rappelé, dans les conclusions de leurs travaux, qu'il est urgent de passer à une mission hybride Union africaine/Nations unies "à part entière" au Darfour.
La position des ministres européens des Affaires étrangères sera présentée aux autorités soudanaises par le chef de la diplomatie belge.
Selon la source, M. Karel de Gucht sera reçu à Khartoum avant de se rendre à Juba, puis au Darfour où, depuis 3 ans, les milices Djandjawids s'attaquent aux populations civiles, faisant plus de 200.000 morts et près de 3 millions déplacés à l'intérieur de leur pays.
Fuyant les attaques des Djandjawids, des supplétifs de l'armée régulière soudanaise, plus de 250.000 personnes, en majorité des femmes et enfants, se sont réfugiées au Tchad voisin.
Après le Soudan, le ministre belge des Affaires étrangères se rendra au Tchad où il sera reçu par le président Idris Deby Itno, avant d'effectuer une visite dans la région où sont accueillis les réfugiés soudanais.
Dans les conclusions de leurs travaux, les ministres européens des Affaires étrangères ont souligné la dimension régionale de la crise du Darfour et l'urgente nécessité de déployer rapidement la force hybride UA-ONU, ainsi qu'une opération de l'ONU dans l'Est du Tchad et dans le Nord-Est de la République centrafricaine. |