
Un responsable de l'Union panafricaine pour la démocratie et le socialisme (UPADS, opposition congolaise), Benoît Koukebéné, a qualifié, samedi à Paris, de "non événement" l'accord conclu mardi à Brazzaville entre le Parti congolais du travail (PCT) du président Dénis Sassou N'Guesso et Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI) de l'ancien Premier ministre (PM) Bernard Kolélas.
"Il s'agit d'un arrangement entre états-majors de partis politiques. Pour nous, c'est un non événement. Le PCT connaît une crise interne, le MCDDI est en miettes", a déclaré à la PANA M. Koukébéné, vice- président de l'UPADS.
Il a reproché au PCT et à son nouvel "allié de circonstance" de ne pas avoir de projet de société à proposer au peuple congolais, affirmant que "la combine d'appareils ne passera pas lors des prochaines échéances électorales".
"Je constate que l'accord qu'ils ont conclu est fondé non pas sur un projet de société sur lequel ils invitent les Congolais à les rejoindre, mais sur une logique de conquête à tout prix du pouvoir puis de partage des postes et des richesses", a-t-il dit.
Revenant sur les élections législatives prévues en juin et juillet prochains au Congo, le vice-président de l'UPADS a estimé que l'accord de mardi ne change pas la donne politique dans son pays.
"Pour nous, les élections législatives se gagnent sur le terrain à travers les programmes soumis aux électeurs. Nous ne pensons pas qu'un accord fabriqué de toute pièce suffise à faire changer la donne électorale au Congo", a-t-il ajouté, justifiant l'exigence d'une Commission électorale nationale indépendante (CENI).
"Nous soupçonnons d'ailleurs le pouvoir de Sassou de chercher à nous distraire à travers cet accord de notre revendication principale qui est la création d'une CENI. A l'UPADS, nous faisons confiance à la maturité des électeurs congolais", a encore dit l'opposant.
L'accord conclu entre le PCT et le MCDDI prévoit la formation d'une "majorité stable et confortable" à l'issue des élections législatives de juin et juillet et l'instauration des "relations de confiance entre les signataires". Il interdit explicitement au PCT et au MCDDI de conclure "des accords séparés avec d'autres partenaires en vue notamment de former une majorité parlementaire".
Après près de dix ans d'exil en RD Congo, en Côte d'Ivoire, aux Etats-Unis et en France, l'ancien Premier ministre ongolaise, Bernard Kolélas était rentré en 2006 dans son pays après le décès, à Paris, de son épouse Jacqueline. |