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Débat Ségolène Royal Nicolas Sarkozy : pas de vainqueur ? |

Depuis le débat Chirac Jospin en 1995, les candidats qualifiés pour le second tour des élections présidentielles françaises ne s’étaient pas affrontés. Les deux candidats se sont donc retrouvés hier soir pour un débat à grand enjeu pour chacun. Ségolène Royal devait prouver qu’elle avait la carrure présidentielle, tandis que Nicolas Sarkozy lui devait prouver qu’il était capable de se maîtriser et de rester calme. Les deux prétendants n’ont cependant pas hésité à s’affronter directement sur de nombreux sujets rendant le débat plutôt musclé. On était loin du débat feutré entre Chirac et Jospin en 1995.
Sur la forme, Nicolas Sarkozy a mieux commencé, présentant clairement dans son introduction sa vision de la fonction présidentielle. Moins à l’aise, Ségolène Royal a donné l’impression de réciter son programme d’un ton monocorde et pas spécialement passionnant.
Nicolas Sarkozy a fait attention à se montrer extrêmement courtois, donnant dans du « Mme Royal », disant parfois qu’il était d’accord avec la candidate du PS, veillant à ne pas l’interrompre. Quand on connaît le tempérament de Nicolas Sarkozy, force est de constater qu’il s’était bien préparé à la nouveauté que représentait pour lui le fait d’affronter une femme dans ce débat capital. Etonnamment, il n’a pas beaucoup regardé son adversaire dans les yeux, recherchant souvent l’approbation de Patrick Poivre d’Arvor.
Ségolène Royal de son côté s’est montré beaucoup plus agressive, très pugnace, un peu comme une équipe de football qui doit absolument marquer pour refaire son retard. Elle n’a pas hésité à interrompre à de très nombreuses reprises Nicolas Sarkozy et a même essayé de le pousser dans ses retranchements, de le mettre face à d’éventuelles contradictions, ou lui faire endosser le bilan des gouvernements de droite depuis cinq ans.
Sur le fond, mal à l’aise dans la première heure du débat, Ségolène Royal a parfois esquivé certains sujets qui ne lui plaisaient pas (sur les institutions par exemple), mais s’est montrée à son avantage dans la deuxième partie du débat, arrivant ainsi à "coincer" Nicolas Sarkozy sur un sujet comme le nucléaire, que le candidat de l’UMP maîtrisait mal.
Les affrontements sont également survenus sur des sujets comme la sécurité, les 35 heures (qualifiés de désastre par Nicolas Sarkozy qui a repris son leitmotiv selon lequel les français doivent travailler plus). La fonction publique, le financement des retraites (Nicolas Sarkozy a qualifié de vague le projet de Ségolène Royal sur ce point) ont également suscité des échanges houleux entre les deux candidats.
Un des grands moments fort du débat survint lorsque Nicolas Sarkozy évoqua une réforme qu’il comptait mettre en œuvre pour aider les enfants handicapés à s’insérer dans l’école "normale". Ségolène Royal se mit en colère, parlant "d'immoralité politique" et reprochant à la droite d’avoir supprimé les réformes (plan handiscol) qu’elle avait mise en œuvre lorsqu’elle était ministre de l’éducation pour faciliter l’insertion des enfants handicapés. A Nicolas Sarkozy qui lui reprochait de perdre son sang-froid, elle répondit qu’il y avait des "colères saines". |
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Royal marque des points, mais inversera t-elle la tendance ? |

L’immigration, traditionnel fond de commerce du candidat de l’UMP, a été reléguée en fin de débat, ainsi que la politique étrangère ou l'Europe. Nicolas Sarkozy s’est prononcé contre l’entrée de la Turquie dans l’Europe arguant qu’elle "était située en Asie Mineure". Concernant l’immigration, il a fait valoir ses arguments habituels : immigration choisie, durcissement des conditions du regroupement familial, et il a cité un chiffre destiné à faire peur, le fameux "450 millions d’africains ont moins de 17 ans". Ils représenteraient donc une "menace" migratoire pour la France et l’Europe.
Ségolène Royal a fait valoir qu’elle s’était rendue sur place au Sénégal et a prôné un travail en amont, et une politique de coopération avec les pays africains.
La candidate du P.S que certains donnaient battue à plate couture lors du débat a montré qu'elle pouvait faire mieux que tenir la dragée haute au candidat de l'UMP réputé très à l'aise lors des débats et des joutes politiques. L'essentiel pour le président de l'UMP était de ne pas commettre de fautes rédhibitoires. Pari réussi. Ségolène Royal a montré lors de ce débat qu'elle avait une stature de présidentiable. Reste à savoir si cela sera suffisant pour inverser une tendance qui fait de Nicolas Sarkozy le grand favori de ce second tour et qui possède plus de réserves de voix à droite que Royal à gauche.
Jeudi matin, Nicolas Sarkozy intervenant sur la radio RTL s'est déclaré quelque peu surpris par "l'agressivité, peut-être calculée" de Ségolène Royal lors du débat, ce à quoi la concernée a répondu par radio interposée qu'un candidat qui essaye "de se victimiser" aurait du mal à diriger la France. Le débat a été suivi par plus de 20 millions de téléspectateurs et les prochains sondages montreront si une évolution se dessine chez les électeurs à la suite de ce débat. François Bayrou a pour sa part annoncé qu'il ne voterait pas Sarkozy. |
Temps fort : Echange vif Royal / Sarkozy sur le handicap |

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