
Le verdict du procès intenté contre cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien pour avoir répandu des allégations selon lesquelles des officiers de la Police libyenne les avaient torturés en 2004 pour leur arracher des aveux, dans le cadre de l'affaire des enfants libyens contaminés au virus du SIDA, a été fixé au 27 mai prochain par le Tribunal de première instance de Souk Jumaa siégeant à Aïn Zara (banlieue sud de Tripoli).
Cette décision de la juridiction libyenne est intervenue ce dimanche au cours de la 7ème séance de ce procès commencé le 11 février dernier, intenté par les enquêteurs libyens contre ces personnel soignants accusés le 9 février 1999 d'avoir volontairement inoculé le virus du SIDA à quelque 439 enfants libyens à Benghazi (1.050 km à l'est de Tripoli) et à laquelle seul le médecin palestinien s'est présenté, pour la seconde fois consécutive, alors qu'aucune raison n'a été avancée pour expliquer l'absence des infirmières bulgares.
Le président du Tribunal de première instance de Souk Jumaa, Salem Hamrouni a ainsi décidé de permettre à l'avocat de la défense Me Othman Al-Bizanti de remettre à la Cour un mémorandum sur sa plaidoirie avant le 20 mai.
Auparavant, l'avocat des accusés avait plaidé devant le tribunal et avancé dans son argumentation que ce procès ne reposait pas sur des fondements juridiques, étant donné que les accusés n'ont jamais déposé plainte contre les enquêteurs libyens pour le motif de torture.
Dans sa réponse, l'avocat des plaignants Moncef Muftah Khlifa a indiqué que les déclarations des accusés lors de leurs premiers procès devant le Tribunal pénal de Benghazi (en 2004 et 2006) constituaient en fait des plaintes, précisant que c'est sur la base de ces déclarations que le tribunal avait, à l'époque, diligenté une enquête et intenté un procès pour torture à l'issue duquel les enquêteurs ont été innocentés.
Le président Salem Hamrouni a affirmé dans une déclaration à la presse, à l'issue de la séance, que la Cour a permis aux diverses parties de plaider selon les documents et preuves qu'elles possèdent et que "la justice a été garantie pour tous, conformément à la transparence et à la souveraineté de la justice en Jamahiriya libyenne".
La Cour pénale de Tripoli avait, rappelle-t-on, émis le 7 juin 2005, un verdict innocentant le groupe d'enquêteurs libyens, dont le général Harb Amer Derbal et les commandants Jumaa Mechri et Abdelmajid Souei Chouri, accusés d'avoir torturé les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien.
Les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien ont été condamnés à mort le 19 décembre 2006, pour la seconde fois, par le Tribunal pénal de Benghazi, reconnus coupables d'avoir volontairement contaminé au virus du SIDA à quelque 439 enfants libyens à l'hôpital pédiatrique de Benghazi, dont 54 ont déjà trouvé la mort.
L'avocat des infirmières bulgares, Me Othman Al-Bizanti avait introduit, le 18 février dernier, un recours en appel de la sentence de la peine capitale.
Une semaine plutôt, l'avocat du médecin palestinien Touhami Toumi avait également adopté la même procédure d'appel. |