
La Confédération européenne des réseaux et platesformes, qui regroupe plus de 1 600 ONG européennes, a jugé dans un rapport que la France fait partie des plus mauvais élèves de l'aide publique au développement (APD).
"En 2006, les allègements de dettes représenteraient 34% de l'APD française, soit 2,8 milliards d'euros, dont 1,6 milliards d'euros d'annulation de créances à l'exportation vers le Nigéria", a relevé Coordination Sud, une ONG française membre de la Confédération européenne.
Le rapport, rendu public vendredi, à quelques jours de la réunion des ministres du Développement de l'Union européenne, consacrée aux engagements pris par ces pays en matière d'aide au développement, cible beaucoup d'Etats européens qui "ne tiennent toujours pas leur promesse d'augmenter l'aide aux pays les plus pauvres".
Selon cette confédération des ONG, plusieurs gouvernements européens ne respecteront pas leurs engagements en faveur des pays pauvres d'ici 2010, "à moins d'augmenter considérablement les ressources nouvelles pour le développement".
Par ailleurs, note le rapport, les Etats européens recourent à des artifices comptables, tels que la comptabilisation du coût des étudiants étrangers dans les universités européennes ou de certaines dépenses engagées pour l'accueil des réfugiés en Europe, afin d'augmenter le montant de l'APD.
Pour l'anné 2006, les ONG européennes évaluent cette aide artificielle à 13,5 milliards d'euros, soit près d'un tiers de l'APD européenne.
"Les pays membres de l'Union européenne n'ont finalement consacré que 0, 30% de leur revenu national but (RNB) à une aide réelle, loin de leur objectif de 0,39% pour 2006", indique le rapport.
De plus, ajoute le document, bien que les Etats européens se soient engagés à accroître considérablement l'aide à l'Afrique, son niveau n'a pas augmenté depuis 2004, diminuant même en 2006. |