
Le président du groupe bancaire Ecobank, Mandé Sidibé, a critiqué jeudi à Shanghai l'environnement des affaires en Afrique, regrettant les contraintes imposées au secteur privé sur le continent.
"Le secteur privé peut être un élément moteur du développement de nos Etats. Malheureusement, il est actuellement soumis à beaucoup de contraintes rendant impossible des investissements significatifs en Afrique", a-t-il déclaré lors d'un entretien accordé à la PANA.
Ancien Premier ministre du Mali, M. Sidibé a souligné le rôle joué par le secteur privé dans le développement des pays asiatiques, appelant à la création de joint-ventures entre les secteurs privés africains et asiatiques.
"Nous devons impérativement créer un environnement accueillant pour les investisseurs étrangers. Nous devons garantir des investissements rentables grâce à une meilleure prise de conscience des politiques du rôle du secteur privé", a-t-il suggéré.
"Les capitaux venus d'Asie doivent nous aider à créer des joint-ventures rendant ainsi disponibles les financements nécessaires à nos économies", a ajouté le président de Ecobank.
Il a estimé que les Etats africains doivent rapidement mettre sur pied des institutions spécialisées dans le financement à moyen et long terme des petites et moyennes entreprises (PME).
"L'avènement d'un bon environnement des affaires passe la création d'institutions capables de prendre des risques de financement de certaines catégories de sociétés dont les PME. Ces structures n'existent pas aujourd'hui, il faut les créer", a poursuivi l'ancien Premier ministre malien.
Répondant aux accusations selon lesquelles les banques africaines prêtent peu d'argent au secteur privé, M. Sidibé a affirmé que ces banques ne peuvent courir certains risques.
"Il n'est pas exact d'accuser les banques africaines de frilosité. Leurs seules ressources sont les dépôts à vue des clients. Tout en respectant le seuil légal des prêts imposés par la réglementation, elles ne peuvent prendre certains risques", a-t-il déclaré.
"L'environnement des affaires a besoin en Afrique d'institutions spécialisées dans le financement du secteur privé, y compris dans des secteurs à risques. Nous devons y travailler si nous voulons que notre continent se donne les mêmes chances de développement que les autres parties de monde", a ajouté M. Sidibé.
L'environnement des affaires en Afrique a fait l'objet d'un débat à Shanghai, mardi, à la veille de l'ouverture des assemblées annuelles de la Banques africaine de développement (BAD) qui prennent fin ce jeudi. |