
L'ancien ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies, Andrew Young, a mis en garde le gouvernement nigérian contre la tentation de s'opposer à la tenue des meetings prévus par l'opposition en signe de protestation contre les récentes élections générales qualifiées de mascarade par les observations nationaux et internationaux.
Parlant au cours d'une rencontre spéciale vendredi des nouveaux élus du Parti démocratique du peuple (PDP, au pouvoir), M. Young a dit que tout effort tendant à supprimer l'opposition peut déboucher sur une violente révolution dans le pays.
M. Young, qui était un des invités devant faire une communication, a dit que le droit de protester et la culture de l'opposition faisaient partie intégrante de la démocratie.
"La démocratie donne droit à la protestation pacifique et, lorsque ce droit est dénié à ceux qui en jouissent, cela débouche sur des protestations violentes. Je ne veux pas être catastrophiste, mais c'est exactement cela qui s'est passé en Sierra Leone, au Liberia, au Rwanda, etc...", a-t-il dit.
L'ancien maire d'Atlanta, en Géorgie, a également mis en garde contre l'accaparement des moyens du pays par les élus, déclarant en substance : "si vous avez une démocratie où tout l'argent est entre les mains d'une minorité, tout le monde va bientôt descendre dans la rue".
"Il vous faut être très vigilants. Gagner des élections ne veut pas dire qu'il faut mettre l'économie du pays à genoux. Bien au contraire, cela signifie que vous avez une occasion rêvée d'utiliser les capitaux du pays en vue d'aider à son développement", at-il ajouté.
L'opposition nigériane a appelé à une grève de deux jours pour les 28 et 29 mai en signe de contestation des élections qui se sont soldées par un raz-de-marée en faveur du PDP, mais le directeur de la police, Sunday Ehindero, a promis que toute manifestion non autorisée sera réprimée. |