
L'influence et l'ingérence directe du pouvoir exécutif dans le processus judiciaire à travers des menaces, la corruption et l'intimation des juges sont devenues un phénomène en Afrique, indique le rapport 2007 de Transparency International(TI) sur la corruption publié jeudi simultanément à Nairobi et à Londres.
Le rapport souligne qu'en Afrique, le manque de critères objectifs dans la nomination des membres de la justice et le contrôle de leurs salaires et conditions de travail semblent de plus en plus manifestes.
"L'Afrique est l'une des régions où l'on a une perception plus sombre de la corruption judiciaire. La plupart des pays africains perçoivent le système judiciaire comme corrompu", a déclaré le vice-président de Transparency International, le Camerounais Akere Muna.
Selon lui, une personne sur cinq qui ont affaire avec la justice avoue avoir payé un pot-de-vin tandis qu'au Cameroun, une personne sur trois avoue avoir fait autant.
Selon le rapport, la corruption judiciaire sape les sociétés démocratiques et leurs fondements.
Le rapport indique que le manque de formation et l'insuffisance de magistrats exposent les juges à la manipulation par les avocats en faveur de leurs clients.
Transparency International suggère dans son rapport trois moyens de lutter contre la corruption judiciaire, à savoir l'indépendance, la transparence et la responsabilité.
Les auteurs du rapport recommandent aux gouvernements de mettre au point des mécanismes efficaces pour déceler la corruption dans les tribunaux.
M. Muna a également invité la société civile et la presse à jouer un rôle pro-actif dans la lutte contre la corruption en surveillant et en examinant minutieusement les modes de sélection et de sanction des magistrats. |