
Les Nations Unies ont salué l'ouverture lundi du procès, pour crimes de guerre, de l'ancien président du Liberia, Charles Taylor, devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, siégeant à La Haye, aux Pays-Bas.
"Il s'agit d'un jour important pour la communauté internationale, qui contribue à la lutte contre l'impunité et au renforcement de l'état de droit, non seulement en Afrique de l'ouest mais dans l'ensemble du monde", a affirmé le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki- moon, dans un communiqué diffusé en prélude à ce procès.
Le porte-parole des Nations Unies, Michele Montas, a ajouté qu'il s'agit "d'une étape significative vers la paix et la réconciliation en Sierra Leone et dans la région", citant M. Ban Ki- moon.
Le patron de l'ONU a également saisi l'occasion pour remercier les Etats membres de l'organiation pour "leur assistance et leur contribution aux importants travaux" du Tribunal spécial.
"Il les encourage également à lui (le Tribunal) apporter un soutien continu afin de garantir le plein accomplissement de son mandat", a poursuivi Mme Montas.
Cependant, les informations en provenance du Tribunal révèlent que M. Taylor a refusé de comparaître devant la cour, lundi, en expliquant qu'il craignait de ne pouvoir bénéficier d'un procès équitable.
"Je ne saurais participer à une mascarade qui ne rend pas justice au peuple du Liberia et ni à celui de la Sierra Leone", a-t-il insisté, dans une lettre lue par son avocat, Me Karim Khan, qui avait ensuite quitté le tribunal, en expliquant que son client souhaitait assurer sa propre défense pour la suite du dossier.
"Je ne souhaite pas servir de couverture à cette cour", a encore noté Charles Taylor, dans sa lettre, tout en se plaignant de l'insuffisance des ressources dont il dispose pour assurer sa défense.
Le procès a été ajourné jusqu'au 25 juin.
Charles Taylor, 59 ans, avait plaidé non coupable pour les 11 charges de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité retenues contre lui, pour avoir, selon l'accusation, apporté son soutien aux rebelles sierra léonais pendant la sanglante guerre civile qui avait déchiré le pays dans les années 90.
Il avait aussi envahi son propre pays, le Liberia, en décembre 1989, à la tête d'une troupe de rebelles, pour mettre un terme à la dictature de Samuel Doe, avant d'être élu président en 1997.
Charles Taylor avait ensuite été contraint de partir en exil au Nigeria en 2003. Il avait été momentanément rapatrié dans son pays, puis confié à la garde du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, à Freetown, en 2006, d'où il avait été transféré à La Haye. |