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Robert Zoellick
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afriqueouest.info |
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Robert Zoellick, pressenti à la tête de la Banque mondiale, a appelé mercredi à Accra, la capitale du Ghana, les pays africains à travailler à leur intégration, une initiative qu'il a qualifiée de préalable s'ils souhaitent obtenir l'attention et le soutien requis de l'économie mondiale.
Il a expliqué qu'il était difficile aux organisations multilatérales et aux bailleurs de fonds de traiter avec des petits pays morcelés, comme ceux du continent africain.
"La Banque mondiale et les autres bailleurs de fonds multilatéraux s'attendent à voir les pays africains se concentrer sur des objectifs communs et, en ce qui concerne la prise en charge de leurs problèmes, suivre une approche intégrée et régionale, qui leur rendra les choses plus faciles", a-t-il affirmé.
Pendant son séjour à Accra, M. Zoellick a rencontré les ministres des Finances du Ghana, du Sénégal, de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso, pour discuter avec eux de projets à dimension régionale, en particulier du Projet de Gazoduc de l'Afrique de l'Ouest (PGAO).
Sa visite entre dans le cadre d'une tournée de travail de deux semaines, qui devrait le mener en Ethiopie et en Afrique du Sud et dans certains pays d'Europe et d'Amérique latine.
M. Zoellick a aussi rencontré le vice-président ghanéen, Alhaji Aliu Mahama, le ministre de l'Energie, John Addah, le président de la Commission de Réglementation des Services publics, Kwame Pianim et plusieurs autres personnalités de la Société civile, rencontres qui se sont toutes tenues à huis-clos.
M. Zoellick a indiqué que s'il a choisi de commencer sa tournée en Afrique, c'est parce qu'il jouit d'une expérience variée de 20 années de travail en Afrique subsaharienne.
"J'ai notamment commencé par le Ghana du fait de la stabilité politique et économique qui prévaut dans ce pays et également en raison de la position actuelle du Ghana, qui préside l'Union africaine.
"Je suis venu pour écouter les dirigeants africains et apprendre d'eux et des institutions régionales en Afrique. Je ne suis qu'un candidat désigné et il appartient aux peuples du monde de décider s'ils veulent de moi ou pas", a-t-il ajouté.
Il a révélé qu'il n'avait pas expressément sollicité le soutien des dirigeants africains pour concrétiser sa nomination, mais il reste convaincu qu'il bénéficiera de leur appui.
M. Zoellick a noté que ses rencontres avec des responsables africains avaient été utiles en ce sens qu'elles lui avaient permis de comprendre que les Africains ont leur propre compréhension et leur propre approche des divers problèmes et questions auxquels ils sont confrontés, une compréhension et une approche qui ne sont pas celles qu'imagine le reste du monde.
Par exemple, il a affirmé qu'il avait réalisé qu'en Côte d'Ivoire il existait une distinction nette entre la compréhension, par le gouvernement, du processus de paix et leur compréhension du règlement du conflit, ce qui, pour le reste des citoyens, était la même chose.
"Pour ce qui me concerne, je pense que le monde doit commencer à écouter les Africains et à travailler davantage avec eux en tentant de trouver une solution aux défis qui les interpellent", a-t-il relevé. "C'est de l'intérieur que les problèmes de l'Afrique peuvent être traités avec efficacité et non de l'extérieur".
Il a mentionné que si les pays africains tentent de prendre en charge les défis de la fourniture de services d'éducation et de santé satisfaisants ainsi que de nourriture, d'énergie et de logements appropriés pour leurs populations, ils doivent aussi s'intéresser davantage au développement des infrastructures, comme les routes, une démarche qui devrait leur permettre de réaliser plus facilement les autres objectifs.
Pour Kwadwo Baah-Wiredu, ministre des Finances du Ghana, compte tenu du fait que la Banque mondiale ne dispose pas d'instruments pour aider les pays pris individuellement, mais pour aider des projets régionaux, il ne peut qu'être instructif de donner la priorité à des projets tels que celui du gazoduc ouest-africain, pour obtenir le soutien de la Banque mondiale.
Il a fait part de la découverte, en Guinée, d'un cours d'eau assez puissant pour produire de l'énergie hydroélectrique susceptible d'alimenter l'ensemble de la sous-région, pour un investissement d'un coût de 80 millions de dollars US.
"Nous en avons informé M. Zoellick et avons la certitude qu'il prendra en charge la question après son entrée en fonction", a ajouté M. Baah-Wiredu. |