
Le film de Spike Lee dont le titre n’a pas encore été trouvé, racontera l’histoire de combattants noirs américains de la campagne d’Italie en 1944-45.
"Les américains ont commencé à se souvenir des sacrifices des soldats noirs dans les films sur la guerre du Vietnam, mais avant, dans les films sur la seconde guerre mondiale, ceux-ci étaient presque invisibles" a déclaré le réalisateur au journal italien "La Repubblica" mercredi.
"J’ai rencontré récemment un vétéran noir qui a combattu lors de la bataille d’Iwo Jima et il m’a dit combien il était blessé de ne pas voir un seul afro-américain dans les deux films de Clint Eastwood »a-t-il ajouté, faisant référence aux films "Mémoires de nos pères" et "Lettres d’Iwo Jima", qui racontent l’histoire de la bataille du pacifique vue du point de vue des américains et des japonais.
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les soldats noirs américains se sont comportés comme des patriotes alors que leurs frères étaient lynchés |
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Spike Lee |
Le film de Spike Lee sera basé sur le livre "Miracle at St Anna" (Miracle à St Anne), de l’auteur américain James McBride, qui raconte l’histoire de la 92ème division Buffalo, composée entièrement de soldats noirs, qui ont combattu lors de la campagne d’Italie. Le livre raconte aussi une histoire d’amitié entre l’un des soldats et un orphelin italien âgé de six ans.
Pour Spike Lee, l’histoire de ces soldats est paradoxale car ils combattaient pour libérer l’Europe du nazisme alors qu’ils connaissaient une terrible discrimination chez eux aux Etats-Unis :
"Malgré le fait qu’ils aient été esclaves pendant plus de 300 ans et qu’ils étaient toujours à l’époque sujets de terribles formes de discrimination, ces soldats noirs se sont comportés comme des héros. Ils se comportés en patriotes alors que leurs concitoyens noirs étaient lynchés ou considérés au mieux comme des citoyens de seconde zone".
Spike Lee a ajouté que son nouveau film ne serait pas de la propagande célébrant uniquement les soldats américains qui ont libéré l’Europe du joug nazi : "Un grand nombre de soldats allemands n’étaient pas des diables informes et sans humanité, mais simplement des hommes qui combattaient du mauvais côté : eux aussi étaient fatigués, avaient faim et voulaient rentrer chez eux" a conclu le réalisateur.
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