
L'ancien vice-président du Nigeria, Atiku Abubakar, candidat malheureux à l'élection présidentielle d'avril, a déclaré ne pas pouvoir travailler avec le nouveau président Umar Yar'Adua, en dépit des ouvertures faites en ce sens par le nouveau chef de l'Etat.
M. Abubakar, qui est rentré jeudi d'un séjour médical de 51 jours aux Etats-Unis, a également promis de poursuivre jusque dans sa conclusion logique sa contestation de l'élection présidentielle qui a permis l'émergence de M. Yar'Adua.
Selon lui, à moins que quelque chose ne soit fait d'urgence, les élections au Nigeria continueront à s'empirer. "L'élection de 1999 était mauvaise, celle de 2003 était pire, et on ne peut même pas parler d'élection pour cette année 2007", a-t-il dit.
"Si rien n'est fait, les choses atteindront un stade où on choisira juste les gens au lieu d'organiser des élections", a-t- il dit à un groupe de journalistes triés sur le volet, vendredi à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria.
L'ex vice-président a toutefois promis de respecter l'issue de sa contestation juridique.
Les observateurs locaux et internationaux ont décrit les élections de 2007 au Nigeria comme une "honte", ce qui, du coup, crée un problème de légitimité pour le gouvernement de M. Yar'Adua, investi le 29 mai.
Les analsytes politiques pensent que le nouveau gouvernement a tendu la main à l'opposition afin de l'associer dans un gouvernement "d'unité" impliquant toutes les parties, en vue de régler ce problème de légitimité.
Ces ouvertures ont divisé les deux principaux partis d'opposition, le All Nigeria Peoples Party (ANPP) et le Congrès de l'action (AC), le parti de l'ex-vice-président.
Mais M. Abubakar a nié toute fissure au sein de sa formation, en affirmant qu'une réunion de 30 hauts responsables du parti avait pris une décision en s'appuyant sur la lettre que leur a envoyée le président.
Bien qu'il n'ait pas annoncé cette décision, la PANA a appris que le parti n'intégrera pas le gouvernement de M. Yar'Adua.
En dépit de ses différences politiques avec le nouveau président, l'ex-vice-président a salué ce dernier comme un partisan de la démocratie et de l'Etat de droit.
"Je connais M. Yar'Adua mieux que M. OBasanjo", a-t-il dit de son ancien patron, contre qui il a mené une bataille juridique et médiatique épique durant les derniers jours de leur administration.
"Leurs styles sont différents. M. Yar'Adua est du côté de l'Etat de droit et non du démantèlement de la Constitution", a ajouté M. Abubakar. |