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John S Morlu II, vérificateur général au Liberia, a été recruté il ya un peu plus d'un mois. Il est payé par l'Union Européenne, et son recrutement a été approuvé par la présidente Ellen Johnson Sirleaf.
Recruté pour aider à lutter contre la corruption grâce à ses audits et ses vérifications, il a très rapidement affiché sa dépendance vis-à-vis des instances gouvernementales, en déclarant que des officiels gouvernementaux qui risquaient de subir des audits lui mettaient des bâtons dans les roues. Dans une interview à Voice of America il y a quelques jours, il déclarait.
"Au final, la lutte contre la corruption doit commencer avec le budget. A moins que nous ne puissions nous attaquer à ça, nous n'arriverons pas à lutter contre la corruption. La présidente comprend ce raisonnement. Voilà pourquoi je fais mon maximum en travaillant avec le GEMAP (un organisme mis en place avec des accords internationaux pour lutter contre la corruption au Liberia NDLR) pour que chaque dollar appartenant aux peuple libérien figure dans le budget, soit mis sur la table et pris en compte".
Mais ce sont surtout des déclarations jugées incendiaires qui ont mis le feu lorsque John S Morlu II a affirmé que le budget présenté par le gouvernement était faussé, ne reflétait pas la réalité financière du pays (Seulement 40 % des revenus générés par le Liberia y figureraient), qu'il manquait de transparence et que ce gouvernement était trois fois plus corrompu que le gouvernement de transition, qui avait été mis en cause pour corruption. Des déclarations qui on s'en doute, on soulevé un tollé.
La présidente Ellen Johnson-Sirleaf en personne s'est émue de ces propos et a écrit dans un courrier adressé à John S Morlu II avec en copie plusieurs hauts fonctionnaires que le vérificateur général avait "outrepassé son mandat". Pour le ministre des finances, les déclarations du vérificateur général reflètent des une revue incomplète de toute l'information disponible qui a été fournie avec la soumission du budget".
John S Morlu II a déclaré pour sa part qu'il n'avait aucun regret quant à ses déclarations : "je suis un professionnel et je sais ce que je fais. Je n'ai absolument aucun regret. Ce gouvernement est trois fois plus corrompu que le précédent gouvernement de transition dirigé par Gyude Bryant".
Dans la foulée de ce débat, la président du Liberia a annoncé un important remaniement ministériel, ce qui a provoqué l'inquiétude de plusieurs ministres.
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